La thèse porte sur la réponse juridique à apporter à la revendication des malades de dis- poser d’un droit personnel de participer aux essais cliniques, sans dépendre de la proposition pré- alable d’un investigateur. La première partie (« Un droit impensable ») explore la formation internationale et internormative, à partir du procès des médecins à Nuremberg (1946-1947), de l’encadrement normatif de la recherche biomédicale, basé sur la protection de victimes potentielles contre les abus de bourreaux éventuels. Elle met en évidence qu’un droit personnel à l’essai était aussi difficile à concevoir dans ce cadre qu’une revendication à servir de cobaye. La deuxième partie (« Un droit indispensable : le cas français ») explore le cadre français. Elle met en évidence la nécessité de mettre en phase la loi du 20 décembre 1988 modifiée (loi Huriet), qui re- cèle des paradoxes paternalistes non résolus, avec la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades, anti-paternaliste et favorisant l’autonomie des usagers du système de santé. Les études sociologiques conduites, pour une part, dans le cadre de la thèse, indiquent que les sujets éligibles ne sont pas sollicités systématiquement : leur autonomie n’est pas respectée (ils sont privés de décider), non plus que l’équité. En conclusion, la réforme de l’article L 1121-11 et l’insertion d’un article nouveau L 1110-5-1 dans le code de la santé publique sont proposées ; une rédaction est suggérée. Cette recherche vise à construire un modèle d’étude de « jurisociologie pragmatique » où l’enquête sociologique et ses méthodes s’intègrent dans les disciplines juridiques comme des techniques du droit à part entière.