Entre naturalité et urbanité, quelle intégration des espaces protégés en ville ? Le cas d’Helsinki (Finlande) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

From naturalness to urbanity, what integration of protected areas in the city? The case of Helsinki metropolis (Finland)

Entre naturalité et urbanité, quelle intégration des espaces protégés en ville ? Le cas d’Helsinki (Finlande)

Résumé

In the socio-economic and environmental context of Northern Europe, Helsinki queries the policies of protection of natural areas through a variety of examples. The city boasts a large number of protected areas with different status and objectives (52 natures reserves and 2 national parks). How do these spaces fit into the city? Through these examples, we could consider protection as a metropolisation factor and some protected areas as elements of urbanity. Among the hypothesis discussed, the urbanity/naturalness relationship is questioned by the observation of practices and activities, and by the deconstruction of discourses and representations. Protected areas are marked by political and urban logic, by city’s rhythms and temporalities and also by city dwellers’ use and imaginary to render inseparable urbanity of the city and the naturalness of protected areas. One of the aims of this study is to see if these spaces are first protected because of their ecosystem quality or, conversely, to meet a naturalness demand from urban dwellers. The city’s policies take into account the integration of protected areas to urban space. Through the analysis of the planning documents, one may question the boundary between urban protected area and urban parks. One may also ask if the protection is not used to manage the land. In this case, protected areas can become a tool of urban densification. Thus, the discourses concerning protection measures range from opportunism, pragmatism and voluntarism. More broadly, this look on a Northern capital offers an example where spaces of naturalness play a major role in the identity of the city and in the process of metropolisation.
Dans le contexte socio-économique et environnemental d’Europe du Nord, l’aire urbaine d’Helsinki permet d’interroger les politiques de protection des espaces naturels à travers une grande diversité d’exemples. La ville revendique 52 réserves naturelles en son sein et deux parcs nationaux à ses portes, soit un grand nombre d’espaces protégés aux statuts variés et aux finalités multiples. Comment ces espaces protégés s’intègrent-ils de manière plus ou moins forte et directe à l’ensemble de l’espace urbain ? A travers l’exemple de la capitale finlandaise il semble possible de considérer la protection comme un facteur de métropolisation et certains espaces protégés comme des éléments d’urbanité. Parmi les hypothèses discutées, la relation urbanité/naturalité est questionnée par l’observation des pratiques et des activités, par la déconstruction des discours et des représentations. Les espaces protégés sont marqués par les politiques et les logiques urbaines, par les rythmes et les temporalités de la ville et par les usages et les imaginaires des citadins au point de rendre indissociables l’urbanité de la ville et la naturalité des espaces protégés. Ainsi, le caractère « naturel » de ces espaces et la dimension « urbaine » associée à leur localisation s’articulent de manière complexe, parfois paradoxale. Le statut « privé » de certaines réserves naturelles est à mettre en perspective avec l’usage « public » qui en est fait. A l’inverse, ces espaces de « nature urbaine » accessibles à tous peuvent offrir aménités et plus-values substantielles à des quartiers résidentiels. Si leur protection laisse entendre qu’ils ont une forte valeur environnementale, ils n’en sont pas moins dépourvus de valeurs sociales et économiques. Un des enjeux est donc de voir si ces espaces sont d’abord protégés en raison de leur qualité écosystémique, à cause de menaces dont la ville serait à l’origine ou au contraire pour répondre à une demande de naturalité de la part des citadins. L’intégration des espaces protégés à l’espace urbain se traduit également par leur prise en compte globale dans les politiques de la ville. A travers l’analyse des documents d’urbanisme, il est possible d’interroger la limite poreuse entre espaces protégés urbains et parcs urbains. Comme dans de nombreuses villes européennes, le verdissement devient un pilier à part entière des plans et des politiques d’urbanisme. Se demander si la protection ne fait pas office d’outil de gestion du foncier est ainsi une autre hypothèse à explorer. Les espaces seraient alors protégés d’une part en vertu des opportunités de récréation qu’ils offrent aux citadins et, d’autre part, comme outils de densification urbaine, un vecteur de durabilité. Ainsi, les discours des acteurs vis-à-vis des mesures de protection oscillent entre opportunisme, pragmatisme et volontarisme. Plus largement, ce regard sur une capitale nordique offre un exemple singulier où les espaces de naturalité jouent un rôle majeur dans l’identité de la ville et dans le processus de métropolisation.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01238025 , version 1 (04-12-2015)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01238025 , version 1

Citer

Camille Girault. Entre naturalité et urbanité, quelle intégration des espaces protégés en ville ? Le cas d’Helsinki (Finlande). Colloque international « BiodiverCities 2015 – Villes et parcs naturels : construire une nature urbaine ? », Réseau UPA Network et le programme UNPEC, Sep 2015, Marseille, France. ⟨hal-01238025⟩
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