La conjuration d'Amboise (16 mars 1560), Emmanuel-Philibert de Savoie et Genève. - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

La conjuration d'Amboise (16 mars 1560), Emmanuel-Philibert de Savoie et Genève.

Résumé

The Wars of Religion in France did not begin with the massacre of Wassy (March 1, 1562) but rather with the Conspiracy of Amboise (March 16, 1560). Nonetheless, Wassy has acquired the status of a foundational myth, thanks to Louis de Bourbon, Prince of Condé, whose call to arms addressed to the Reformed churches, allegedly in order to save the king, focussed on the massacre and thus laid responsibility for starring the wars on the Guises. Continued misunderstanding of the chronology of the civil and religious conflicts is due in part to the confusion that still surrounds the Amboise conspiracy, itself part of a wider plot involving eminent public figures and motivated by the hope of a nascent "Protestant party" to attain a rapid and generalized conversion of the French to the Reform. Unpublished and unknown French documents in Russian libraries and archives provide light on the matter. Some of those documents clarify the activity of the duke Emmanuel-Philibert of Savoy during the reign of François II (July 10,1559 to December 5, 1560). Together with provincial sources, they lead us to reconsider the political actions of the young king of France, who was determined to crush the Protestant heresy, and of those seditious subjects who sought not only to suppress the Guises but also to replace the king with a Reformed member of the house of Bourbon. The actions of the duke of Savoy were "non-events" in the sense that they were aborted projects. They are still noteworthy, though. One plan potentially involved Strasbourg and Geneva. In the latter case, Emmanuel-Philibert asserted his special interests by identifying accomplices there and seeking the support of François II and François de Guise for a reconquest of the city, with papal and Spanish acquiescence. This plan amounted to a crusade dressed up as a restoration of Sabaudian sovereignty over Geneva. The potential dangers of an open war between France and England delayed the project ; and the brutal death of François II and the resulting disgrace of the dukes of Guise put and end to it.
Les guerres de Religion de France n’ont pas commencé par le massacre de Wassy (1er mars 1562) mais avec la conjuration d’Amboise (16 mars 1560). Au-delà de l’appel aux armes fallacieux que Louis de Bourbon, prince de Condé, lance aux Eglises réformées pour sauver prétendument le roi, ce massacre, après tant d’autres, est élevé au rang de mythe étiologique permettant ainsi de reporter la responsabilité première des guerres sur les Guises. La persistance de cette appréciation, décalée, de la chronologie des affrontements civils et religieux est renforcée par les voiles qui recouvrent encore la conjuration d’Amboise, laquelle s’inscrit dans un vaste complot aux éminentes complicités, porté par l’espoir d’un « parti protestant » naissant de parvenir à une conversion générale et rapide à la Réforme des Français. D’où l’intérêt d’apporter des documents encore inédits, et inconnus, sur cette affaire, conservés dans les fonds de manuscrits français des bibliothèques et archives russes. Ceux que nous présentons ici permettent d’éclairer la position du duc de Savoie, Emmanuel-Philibert durant le court règne de François II (10 juillet 1559-5 décembre 1560). Jointes aux sources provinciales, elles nous amènent à reconsidérer l’action politique du jeune roi de France, lequel est déterminé à écraser l’hérésie protestante et des séditieux qui entendaient, non seulement supprimer les Guises, mais lui ravir le trône au profit des princes de sang Bourbons, désormais réformés. L’action du duc de Savoie s’inscrit dans ce que nous qualifions de « non-évènements », c’est-à-dire de projets morts-nés et que l’histoire a pu alors injustement négliger. Cette conjuration, si elle échoue, laisse planer l’hypothèse d’une implication de Genève et de Strasbourg et Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, l’utilise adroitement pour justifier sa volonté de reconquérir Genève. Dans un premier temps, il offre ses services dans la recherche de complicités genevoises. Celles-ci semblant démontrées, le vainqueur de Saint-Quentin, fort du soutien indéfectible de son adversaire d’hier, François de Guise, parvient à persuader le roi de France à s’engager à ses côtés dans une opération militaire contre Genève, avec l’appui de l’Espagne et la caution de Rome. C’est une croisade habillée de l’apparence du rétablissement de l’ordre savoyard. Les dangers représentés par une possible guerre ouverte entre la France et l’Angleterre et les troubles de France retarderont le projet ; la mort brutale de François II et la disgrâce consécutive des Guises y mettront fin.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01255317 , version 1 (13-01-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01255317 , version 1

Citer

Serge Brunet. La conjuration d'Amboise (16 mars 1560), Emmanuel-Philibert de Savoie et Genève.. 4e Colloque international des Sabaudian studies, May 2014, Grenoble, France. pp.293-327. ⟨hal-01255317⟩
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