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Communication dans un congrès Année : 2015

L’usage des « bonnes pratiques » dans la fabrique de la ville durable : modalités de circulations et effets dans la conception des projets

Francois Valegeas

Résumé

Les injonctions à la mise en œuvre d’un urbanisme durable bouleversent les pratiques des acteurs locaux. Face à un développement durable considéré comme « vague » (Jégou, 2007) et « flou » (Veyret, 2007), ces derniers ont des attentes importantes concernant les manières de faire. A la recherche de méthodes, d’outils à mettre en œuvre, ils s’appuient sur des références pour fonder leur conception. Ces « bonnes pratiques » ont été analysées comme un médiateur de la diffusion des innovations (Billé, 2009), mais dont l’urbanisme durable tend à en accentuer la portée (Arab, 2007). Nous questionnons ici les modalités de la circulation de ces « bonnes pratiques », à la fois au niveau national ou régional, mais aussi dans la manière dont elles sont reprises localement. Comment certaines expériences sont-elle estampillées « bonnes pratiques » et circulent-elles ? Quels sont les effets de la circulation de ces « bonnes pratiques » sur la conception des projets urbains ? Notre réflexion s’appuie sur un travail de thèse achevé en 2014, dans lequel nous analysions les hiatus existants entre les discours autour des quartiers dits durables, leur conception et les modalités de leur appropriation par les habitants. Différents matériaux issus de cette recherche sont questionnés dans cette communication : des appels à projets français faisant figure de référentiels d’évaluation mais aussi des dispositifs liés à ces appels à projets (guides de conception, panoramas de projets, etc.), des éléments issus d’une douzaine de candidatures à ces appels à projets, et des entretiens avec des acteurs impliqués dans ces démarches ou des porteurs de projets locaux. La diffusion de « bonnes pratiques » s’inscrit dans une redéfinition du rôle de certains acteurs, qui cherchent à impulser des dynamiques localement tout en évitant d’en passer par une normalisation. Ils redéfinissent leurs positionnements autour de fonctions d’animation à distance (Epstein, 2005) et de régulation des pratiques locales, par la diffusion de « bonnes pratiques ». Ainsi, clubs opérationnels, guides méthodologiques, visites de terrains ou encore « benchmarking » focalisent les regards sur quelques opérations-phares, répondant à des exigences d’ « exemplarité » et d’ « excellence ». La diffusion de ces références a des effets sur la conception des projets urbains et leur communication. D’une part un « urbanisme du récit » se construit, fondé sur quelques valeurs-clés (Matthey, 2014). D’autre part, les porteurs de ces projets mettent en avant les éléments les plus valorisables des opérations, les plus conformes aux attentes des appels à projets : les performances techniques (Devisme, Dumont, Roy, 2007), ainsi que des éléments de projets apparaissant désormais comme des impondérables de ce type de réalisations. Nous conclurons notre propos en pointant quelques risques liés à la place de ces « bonnes pratiques » dans les bricolages qui s’effectuent localement dans la réalisation de ces projets.
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Dates et versions

hal-01421214, version 1 (21-12-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01421214 , version 1

Citer

Francois Valegeas. L’usage des « bonnes pratiques » dans la fabrique de la ville durable : modalités de circulations et effets dans la conception des projets . Rencontres internationales en urbanisme, « La Fabrique de la ville », APERAU, Jun 2015, Rennes, France. ⟨hal-01421214⟩
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Dernière date de mise à jour le 21/04/2024
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