Midi-Pyrénées, Haute-Garonne, Vieille-Toulouse. 3, chemin de Ventenac - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2014

Midi-Pyrénées, Haute-Garonne, Vieille-Toulouse. 3, chemin de Ventenac

Résumé

Un projet de construction d’une maison individuelle a généré une opération de diagnostic archéologique sur une superficie de 3950 m². Le site se trouve sur la limite méridionale de la butte dominant le chemin de Ventenac, sur un terrain en pente douce en direction nord-sud, séparé du chemin de Ventenac par un talus abrupt. Prés de ce talus, des tronçons de structures linéaires datent au moins de la seconde moitié du Ier s. av. n. ère, tandis qu’un puits comblé à la même époque se trouve plus en amont. Des raisons de sécurité nous ont interdit d’ouvrir des sondages à moins de 2 m du talus actuel, ce qui a eu par effet de ne pas pouvoir observer les structures les plus méridionales dans toute leur extension. Les vestiges ont été largement entamés vers l’amont par l’érosion naturelle et par les terrassements préalables à l’aménagement du golf. De façon heureuse, l’installation du golf a provoqué le remblaiement de l’angle sud-oriental de l’emprise, ce qui a protégé localement les structures. L’orientation des tronçons des structures linéaires suit grosso modo celle des courbes de niveau de la carte IGN. Leur niveau d’apparition n’est pas tout à fait constant, la structure orientale (1010-1022) se situant en amont de la structure occidentale (1005) d’environ 0,50 m. Le tracé de ces deux tronçons de structures semble présenter un décalage, car leurs extrémités ne sont pas alignées. L’érosion, importante dans la partie centrale et occidentale de l’aire diagnostiquée, a pu faire disparaître une bonne portion de la structure 1010-1022. Selon l’hypothèse de reconstitution que nous tendons à privilégier (mais qui demande à être vérifiée), il pourrait s’agir de deux structures distinctes. L’existence d’un aménagement plus ancien, antérieur à la structure 1010-1022, est envisageable. La structure occidentale (1005) n’a pu être observée que sur une partie de sa section, où un creusement en cuvette très évasée est apparu. Son remplissage est composé de couches légèrement inclinées, dont la séquence supérieure date du deuxième quart du Ier s. av. n. ère. Aucun dispositif annexe n’a été observé. Selon une première hypothèse interprétative, il pourrait s’agir du bord latéral de fossé ou d’un talus peut-être aménagé, bien que le manque de visibilité laisse ouvert le champ des possibilités. Plus à l’est, une structure en large cuvette (1010-1022) a une largeur d’environ 6-7 m. Le remplissage est finement lité en sens subhorizontal et rythmé par la disposition à plat des éléments grossiers (mobilier et nodules calcaires). Cela révèle vraisemblablement un aménagement intentionnel par apports successifs. La chronologie, fournie par le mobilier et par une datation 14C, recouvre approximativement la seconde moitié du Ier s. av. n. ère. En dessous, des creusements de dimensions inégales sont apparus, pour la plupart coupés par la structure 1010-1022. Certains d’entre eux semblent correspondre à des trous de poteau. Ils pourraient soit témoigner d’une phase architecturale antérieure, soit appartenir à un premier état de la structure 1010-1022, voire à une phase préparatoire visant à niveler et stabiliser le terrain. Parmi les interprétations possibles pour la structure 1010-1022, on peut retenir l’hypothèse qu’il s’agisse d’un chemin encaissé. En admettant l’existence d’une phase architecturale antérieure, on pourrait voir dans les creusements sous-jacents les dispositifs de soutien d’une structure en élévation. Notamment les creusements les plus méridionaux, relativement imposants, auraient pu soit former une palissade, soit renforcer le côté en aval d’un mur en terre, en raison de sa situation en pente et de la proximité d’un talus ou d’un fossé. Dans ce deuxième cas, des éléments plus petits ont pu contribuer à l’ancrage et au maintien du restant de la structure. Cependant, en l’état actuel de la recherche, nous ne pouvons pas vérifier ces interprétations. Ces structures linéaires se situent tout prés du chemin de Ventenac, où l’enceinte de l’oppidum de Vieille-Toulouse était traditionnellement attendue. Elles participent vraisemblablement du système de délimitation le plus méridional de l’oppidum autour de la seconde moitié du Ier s. av. n. ère, et peut-être aussi antérieurement. Deux lignes de délimitation se dessinent du côté méridional de l’oppidum : l’une a été reconnue récemment dans un grand fossé mis au jour au 9, Chemin de Ventenac et au lieu-dit « Au Village », l’autre dans les structures linéaires du 3, Chemin de Ventenac et peut-être du 10, Chemin de la Croux del Fiou. Cependant, ces vestiges ne sont pas tous contemporains entre eux. Les indices récoltés jusqu’à présent tendent à dater le fonctionnement du grand fossé situé au nord de la butte de Castéra (« Au Village » et au 9, Chemin de Ventenac) à la fin du IIer s. av. n. ère ; il aurait ensuite été comblé au début du Ier s. av. n. ère. Les structures linéaires du 3, Chemin de Ventenac, ou plutôt leur dernière phase d’aménagement, datent d’une période plus récente. Cela n’exclut pas bien sûr, pour ce dernier point, une phase antérieure, éventuellement sous une forme architecturale différente. Les creusements sous-jacents à la structure 1010-1022 du 3, Chemin de Ventenac et le fossé trouvés au 10, Chemin de la Croux del Fiou suggèrent que cette première phase architecturale pourrait comporter une structure en élévation (palissade ou mur en terre) avoisinant un fossé et/ou un talus. Au cours la seconde moitié du Ier s. av. n. ère, cette limite méridionale serait plutôt marquée par une voie. À la même époque, une autre voie, repérée aux lieux-dits « Au Village » et « Borde Basse », structure également la partie occidentale de l’oppidum.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01991037 , version 1 (23-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01991037 , version 1

Citer

Roberta Bevilacqua, Laurence Benquet, Laurent Bruxelles, Philippes Gardes, Hélène Martin. Midi-Pyrénées, Haute-Garonne, Vieille-Toulouse. 3, chemin de Ventenac. [Rapport de recherche] Inrap GSO. 2014. ⟨hal-01991037⟩
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