Le son et la musique chez Marcel Pagnol : Une dialectique singulière dans l'écriture cinématographique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

The sound and the music in Marcel Pagnol productions : a singular dialectic in the screenwriting

Le son et la musique chez Marcel Pagnol : Une dialectique singulière dans l'écriture cinématographique

Résumé

Le son fut pour Marcel Pagnol un élément déclencheur de sa carrière cinématographique. Avec l'arrivée du cinéma parlant, il trouve le moyen de dépasser un cadre théâtral bien trop contraignant à ses yeux. Après s'être initié à la réalisation et aux techniques du cinéma, Pagnol en créant ses studios à Marseille décide de réaliser ses propres films et de maitriser toute la chaine technique de la création et de la distribution. À travers ses productions, il crée un style d'écriture singulier et une marque de fabrique nourrie par la ciselure de ses dialogues et l'accent de ses acteurs. En parallèle, il cherche à tirer parti d'une technique de prise de son nouvelle pour l'époque : l'enregistrement en extérieur avec le camion son « Philips ». Pagnol décide de filmer là où se situe réellement la scène et accepte ce que les autres réalisateurs de son époque exècrent, les bruits ambiants. Il recherche la singularité de l'acoustique des vallons et des chemins parcourus dans son enfance. Ainsi il est par moment dans le registre du reportage et ne cherche pas une quelconque perfection mais la justesse du son et se libère ainsi des contraintes déjà bien normées des studios parisiens. Enfin, Marcel Pagnol collabore avec la monteuse Suzanne de Troyes qui sera sa fidèle collaboratrice sur de nombreux longs métrages et qui l'initiera aux techniques nouvelles du montage son et du fader. En parallèle, il prolongera cette passion pour le son en développant une collection de disques de ses productions filmiques qui participera à la popularité de ses dialogues auprès du grand public, à une époque où la rediffusion dans les salles était quasiment inexistante. Dans cette perspective de création Marcel Pagnol va collaborer avec des compositeurs majeurs de son époque, soit de l'avant-garde (Honneger, Tomasi) soit de la musique plus populaire (Vincent Scotto). La musique va devenir progressivement un outil majeur de son langage sonore. C'est notamment avec Regain et la « Regain symphonie » (composée par Arthur Honneger et présent lors du tournage à Marseille), que la dimension musicale dans l'oeuvre du réalisateur va s'affiner. En 1946, il collaborera même étroitement à l'écriture de la musique de son film (premier film couleur français), La Belle meunière. À travers cette communication, nous proposons d'explorer un côté méconnu de l'oeuvre de Marcel Pagnol et notamment son écriture du sensible constituée par une intertextualité où le bruit, le silence et le musical deviennent chacun à leur tour un pré-texte à la narration. Cette dialectique unique constituera ainsi la singularité du langage sonore du réalisateur marseillais.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02297297 , version 1 (26-09-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02297297 , version 1

Citer

Julien Ferrando. Le son et la musique chez Marcel Pagnol : Une dialectique singulière dans l'écriture cinématographique. Colloque international : Le cinéma populaire et ses musiciens en France 1939-2018, Jun 2019, DIJON, France. ⟨hal-02297297⟩
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