Soigner la psychose. Le cadre de soin extrahospitalier : un objet à utiliser - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'Évolution Psychiatrique Année : 2010

Care of psychotic patients. The outpatient care setting: The use of an object

Sanar la psicosis. El contexto extra-hospitalario del tratamiento: la utilización del objeto

Soigner la psychose. Le cadre de soin extrahospitalier : un objet à utiliser

Résumé

The present article examines, through the evocation of a transference relationship between the author and a psychotic patient, the effects of an outcare setting based on the model of a Therapeutic Club. This structure was created during the institutional psychotherapy’s era and was seen as a fundamental way of transforming the psychiatric institution. The personal decision of the patient to attend this kind of specific structure, i.e. without the interference of therapeutic injunction but with the nursing staff notifying this initiative, allows, in our opinion, to make a direct link withWinnicott’s use of an object theory. This analysis puts emphasis on the dynamics articulating the inside and the outside and allowing thus to build, destroy, rebuild the outer setting towards the identification as object. The main hypothesis is that the process would help the psychotic patient towards re-entering into a libinal and progressive subjectivation by orchestrating an interaction between the patient and the object. The extra-care of the nursing staff, corollary with an internal need of reparation, leads to the emergence of a containing function. It works like a central component for the patient in the progress of self-individualization, in terms of indicator of his use of an object process.
1 L'intérêt de cet article réside en ce qu'il puise à une expérience auprès de patients en grande souffrance psychique et dans la nécessité de réfléchir à une mise en mots de ce qui se joue dans l'interrelation malade/soignants articulée à un cadre de soin extra-hospitalier. C'est peut-être dans l'écart où ce type de structure spécifique se propose d'intervenir et dans ce qu'il comporte d'extrêmement stimulant et de subtilement exploitable pour la dynamique psychique des patients, que pourrait être envisagé un questionnement du modèle d'intervention de la psychiatrie actuelle. Pour étayer notre démonstration, nous reprendrons le chemin parcouru par les pionniers de l'approche psychanalytique de la psychose. On pourrait dire tout d'abord que la réflexion ouverte par Freud, à partir du cas de paranoïa du Président Schreiber, s'appuyait sur l'idée d'une perturbation de la relation libidinale d'un sujet à la réalité, et sur l'importance d'y lire la reconnaissance d'un insoutenable projeté hors-soi mais renvoyant à l'intérieur, au psychique. Mélanie Klein, pour appuyer sa thèse d'un clivage originaire, introduisit grâce à ses observations et analyses d'enfants, une relation d'objet précoce, le repérage d'un indispensable positionnement du bébé face à cet objet, et le décryptage de sa lutte pour l'acceptation de cet objet-mère-sein fantasmatique, toute bonne ou toute mauvaise dans un premier temps, puis dés-idéalisée pour être intériorisée. Travail de positionnement qui, s'il ne s'accompagnait pas d'une intégration progressive de l'ambivalence inhérent à cet objet, pouvait conduire à la fixation à l'une de ces positions primitives, la position « schizo-paranoïde » pour le psychotique. A l'hypothèse de cet autre faisant irruption, peut-être trauma, Winnicott et Bion, chacun à leur manière, répondirent. Pour Winnicott, il s'agissait d'un « cafouillage de départ », d'une « rupture de la continuité d'être » d'un individu à un moment où il était absolument nécessaire qu'elle soit maintenue. Ce qui lui permit de développer son concept du « good-enough », tout-juste-assez-adapté de l'environnement et de la « préoccupation maternelle primaire ». Pour Bion, la partie psychotique de la personnalité, majoritairement agressive inhérente à chacun, nécessitait l'intervention de la « capacité de rêverie » de la mère, « ce facteur » de la « fonction alpha », version contre
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Dates et versions

hal-02523955 , version 1 (30-03-2020)

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Citer

Cécile Luong, Derek Humphreys. Soigner la psychose. Le cadre de soin extrahospitalier : un objet à utiliser. L'Évolution Psychiatrique, 2010, 75 (3), pp.485-497. ⟨10.1016/j.evopsy.2010.05.001⟩. ⟨hal-02523955⟩
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