La littérature électronique de papier: réflexions sur la troisième génération de littérature électronique - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2018

La littérature électronique de papier: réflexions sur la troisième génération de littérature électronique

Résumé

Cette communication entend partir d’une interrogation aussi simple que les problématiques qu’elle soulève sont complexes : qui lit de la littérature électronique et de quel littérature électronique parle-t-on ? Cette question ne s’avère pas seulement ontologique, elle est aussi largement institutionnelle, et en cela impose d’interroger les processus de légitimation de la littérature électronique. Selon les travaux de Katherine Hayles (2007) et la définition de ELO, la littérature numérique s’impose comme un objet avant tout protéiforme et renvoie à toute littérature combinant des pratiques textuelles et numériques. Selon Florès (2019), nous en serions à la troisième génération de la littérature électronique, une génération à l’audience populaire, qui a la particularité d’opérer sur des plateformes non spécifiquement dédiées à la littérature et dont le détournement des supports, le remix, serait le mode d’action privilégié. Cette nouvelle génération implique de fait une redéfinition de la littérature électronique et l’intégration de nouveaux corpus. Flores s’appuie sur des exemples tirés de la pratique des bots, de l’instapoetry ou encore des mèmes. S’il identifie très nettement ces pratiques comme faisant partie d’un tournant populaire pour la littérature électronique, il n’aborde pas suffisamment frontalement les enjeux auctoriaux qu’elles supposent. Ainsi, il ne renvoie que de manière très détournée à la problématique des pratiques amateures. Il s’agira donc pour nous, dans la lignée des réflexions ébauchées par Flores, de saisir à quel point cette démocratisation change radicalement la donne en termes de production et de réception de la littérature numérique, en même temps qu’elle en bouleverse radicalement la définition. Désormais, les pratiques populaires qui conjuguent littérature et numérique ne se résument plus seulement à la lecture d’ebook, mais également à celle de la fan fiction, que l’étude de la littérature électronique a souvent mise de côté, à celle du récit transmédia que favorise aujourd’hui l’ensemble des réseaux sociaux. Il importera alors de nous demander à quel prix s’effectue cette démocratisation, particulièrement si le constat doit être opéré que ce qui fait littérature électronique pour les chercheurs n’est pas toujours désigné comme tel par leurs auteurs et leurs lecteurs. Si cette démocratisation de la littérature électronique se joue du côté des amateurs, cela s’effectue pour le meilleur comme pour le pire. Partant du constat d’un tournant paralittéraire de la littérature électronique, nous verrons comment cette démocratisation et la popularité de certaines œuvres provoquent dans un même mouvement leur récupération par les éditeurs et des plateformes d’autoédition. Ces-derniers cherchent à produire le plus souvent des livres papiers, impliquant de ce fait une dissolution du numérique dans le papier et donc, pour les œuvres, une dislocation même de leur appartenance à la littérature numérique.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

hal-03271208, version 1 (25-06-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03271208 , version 1

Citer

Anaïs Guilet. La littérature électronique de papier: réflexions sur la troisième génération de littérature électronique. ELO: Mind The Gap, Aug 2018, Montréal, Canada. ⟨hal-03271208⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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