Hériter et projeter. Vers un art de refaire lieu ?
Résumé
L’événement Anthropocène – cet âge où les humains sont devenus la principale force géologique de la planète, les principaux fauteurs de troubles écologiques – interroge notre capacité créative à sereinement hériter de notre civilisation et à projeter de nouveaux « mondes de l’art ». Car notre « résonance » à l’épaisseur du temps fait justement question. C’est en effet depuis le futur de nos ruines et vestiges que nos modes de production actuels, nos manières de vivre occidentalisées et notre occupation de l’espace sont mis en cause. « Insoutenable » est alors le mot qui entame l’espoir de durer et dénonce les stratégies de reproduction culturelle des groupes humains (le philosophe Bruno Latour évoque même un « trouble dans l’engendrement »). Quelle posture de l’artiste dessiner dans ce contexte d’héritage toxique et de crise écologique due à la globalisation marchande ? Comment réinterpréter nos relations au sol, nos attachements, nos mémoires et filiations et réimprimer le désir de durer au cœur de nos stratégies esthétiques ? Ces questions sont à la fois métaphysiques, anthropologiques et existentielles. Il s’agit de les faire nôtres, non peut-être comme préalable à la définition d’un écosystème créatif, mais comme un accompagnement rythmique de tout projet artistique.
Domaines
Philosophie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)