La procréation : science et droit face au désir d'enfant. Le point de vue du juriste.
Résumé
La présente contribution s'inscrit dans le cadre du cycle de conférences science, consciences et droit
De toutes les questions posées par la bioéthique, la procréation est celle qui passionne et divise le plus l’opinion – sans doute parce qu’elle renvoie aux racines intimes du désir et de la vie. Si les techniques de procréation médicalement assistée permettent de s’affranchir des données de la conception naturelle, le législateur français a choisi d’en réserver l’accès aux couples hétérosexuels infertiles ou risquant de transmettre une maladie d’une particulière gravité.
Les projets parentaux de personnes seules ou en union homosexuelle ne peuvent dès lors se réaliser qu’à la faveur d’un tourisme procréatif autorisé par des législations étrangères plus permissives.
La réforme prochaine des lois relatives à la bioéthique conduira à décider si la médecine et le droit doivent accueillir tous les désirs d’enfants. Ouverture de la PMA à toutes, autorisation de la gestation pour autrui, droit à l’autoconservation ovocytaire de précaution sont autant de questions délicates auxquelles le législateur devra répondre, dans un contexte marqué par des revendications antagonistes, porteuses de visions de la société et de l’humanité difficilement compatibles.