La navigation dans les eaux intérieures en Russie - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2014

La navigation dans les eaux intérieures en Russie

Résumé

Ce chapitre d’ouvrage n’aborde pas la navigation dans les eaux intérieures russes sous ses aspects économiques, mais selon un fil directeur environnemental. Il est structuré en deux parties, d’une part les infrastructures et la flotte destinées au transport des marchandises, d’autre part la flotte pour les passagers. Grâce à des lignes de partage des eaux très peu élevées et presque imperceptibles dans une grande partie des plaines de la Russie d’Europe, le milieu naturel était favorable à l’édification précoce de canaux reliant des bassins fluviaux différents. La construction des canaux anciens de l’époque tsariste est évoquée, puis celle du Système des Cinq Mers soviétique, mais c’est plus particulièrement la mise en place récente du Corridor de Transport International Nord-Sud qui est soulignée, par une focale sur la construction des nouveaux avant-ports dans la région d’Astrakhan, à l’embouchure de la Volga dans la Caspienne, destinée à un renforcement des échanges avec le monde indien, via l’Iran. Aux temps tsaristes et soviétiques, une complémentarité avait été conçue entre les transports routiers, ferroviaires et fluviaux, tant en Europe qu’en Sibérie. Le peuplement en rateau de la Russie d’Asie et la situation des plus grandes villes sibériennes au carrefour des grands fleuves méridiens et de la voie ferrée transsibérienne ouest-est en témoignent. A la chute de l’URSS, le trafic fluvial de marchandises s’est effondré, à l’inverse du trafic routier qui a fortement augmenté. Des files de camions se sont mises à doubler les voies fluviales équipées, mais dès lors inutilisées, dans la partie européenne. Cela ne peut pas être considéré comme une bonne nouvelle environnementale. Cependant, la situation commence à changer, du fait de la réactivation voulue du corridor allant de la Baltique aux mers du sud. Le non renouvellement de la flotte soviétique a provoqué son vieillissement, mais un certain renouveau voit le jour depuis le plan de l’Etat 2006. L’exemple des chantiers navals de l’entreprise Sormovo Rouge, installée sur la Volga à Nijni Novgorod, est étudié en détail. La flotte destinée aux passagers comporte une partie traditionnelle (d’une part les bateaux pour les courtes distances intra-urbaines, d’autres part les navires de croisière, qui voguent sur les grands fleuves russes sur des centaines de kilomètres) et une partie dite « rapide ». Celle-ci forme une spécialité russe, si bien qu’elle est étudiée ici de façon détaillée, y compris grâce à des informations inédites issues d’enquêtes de terrain. L’importance de la flotte rapide russe, composée d’hydroptères, d’hydroglisseurs et d’aéroglisseurs en grand nombre, provient d’un contexte scientifique particulier, les chercheurs soviétiques ayant été les premiers au monde à découvrir la portance aérostatique et la portance aérodynamique. Plusieurs cas concrets sont développés, notamment le trajet régulier effectué sur l’Angara par la Rakéta, la Fusée, entre Irkoutsk et Listvianka. A travers cet exemple, et quelques autres, il est possible d’aborder la notion d’empreinte écologique. La flotte rapide est certes critiquée pour être énergétivore. Mais, grâce à leur rapidité, les hydroptères, les hydroglisseurs et les aéroglisseurs sont concurrentiels. Ils forment une alternative écologique au transport individuel par la voie terrestre. Ils peuvent même éviter, en Sibérie, le percement de routes entre des points de peuplement isolés, séparés par de grands espaces de nature vierge.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03805019 , version 1 (09-10-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03805019 , version 1

Citer

Laurent Touchart. La navigation dans les eaux intérieures en Russie. Les territoires de l’eau en Russie, L'Harmattan, pp.164-189, 2014, 978-2-343-02596-4. ⟨hal-03805019⟩
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