Les espaces initiatiques comme fabriques du genre : parcours ouest-africains - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'Homme - Revue française d'anthropologie Année : 2021

Les espaces initiatiques comme fabriques du genre : parcours ouest-africains

Résumé

This comparative article aims to understand how gender, conceived as mode of spatial interaction, is shaped by initiation spaces in the course of sequences of interaction with the non-human world. Such sequences take on different forms according to whether they are meant to shape male or female bodies. These differences concern the relative position of initiation spaces (outside or inside domestic space), the way human bodies enter them (violently from without, or driven from within), how they are transformed in these spaces (by intensive interaction or by slow assimilation), the manner in which they reemerge from them (as intruders from the non-human world or as channels leading to it), and the capacities that the passage though the non-human body-space confers (to wear it outside like a mask or to bear it inside in the manner of a possessing spirit). As at once spatial trajectories and bodily transformations, initiations constitute a condensed phase of the production of gender in more or less polarized forms. While collective, obligatory initiations tend to produce two spatial habitus sharply opposed to each other – one penetrative, the other encompassing –, individual, elective initiations often generate more diffuse or diversified genders. Based on West African materials spanning an area from Guinea to Western Nigeria, this paper explores the gender-producing logics of initiation processes by attending to the diversity of their variants.
Dans cet article comparatif, nous partons d’une conception du genre comme mode d’interaction spatiale pour comprendre comment les espaces initiatiques contribuent à le façonner à travers des séquences d’interactions avec le monde non humain. Ces séquences prennent en effet souvent des formes différentes selon qu’elles sont censées façonner des corps masculins ou féminins. Ces différences concernent la position relative des espaces initiatiques (à l’extérieur ou à l’intérieur de l’espace domestique), la voie par laquelle les corps humains y entrent (par violence exogène ou par impulsion endogène), la façon dont ils y sont transformés (par interaction intense ou par lente assimilation), la manière dont ils en ré-émergent (comme intrus provenant du monde non humain ou comme canaux qui y mènent), ou encore la capacité que leur confère le passage par l’espace-corps non humain (de le porter sur eux à l’instar d’un masque, ou de le porter en eux à l’instar de la possession). À la fois trajectoires spatiales et transformations corporelles, les initiations représentent une phase condensée de la production du genre dans des formes plus ou moins polarisées. Si les initiations collectives et obligatoires tendent à fabriquer deux habitus spatiaux nettement opposés – l’un pénétratif, l’autre englobant –, les initiations individuelles et électives génèrent souvent des genres plus diffus ou diversifiés. Nous appuyant sur des matériaux ouest-africains provenant d’une aire continue entre la Guinée et le Nigéria occidental, nous tenterons d’explorer la logique des fabriques initiatiques du genre à travers la diversité de leurs variantes.

Dates et versions

hal-03806795 , version 1 (08-10-2022)

Identifiants

Citer

Klaus Hamberger. Les espaces initiatiques comme fabriques du genre : parcours ouest-africains. L'Homme - Revue française d'anthropologie, 2021, 239-240, pp.267-322. ⟨10.4000/lhomme.41415⟩. ⟨hal-03806795⟩

Collections

CNRS CDF EHESS PSL
29 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More