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Référence : CONTENTIN A., LANIEPCE V. À la découverte du portail BiblioSHS du CNRS., Cahier V - 2003/2004, Thème 7 - Outils et méthodes de la recherche, p. 58-60.
Auteur(s) : Arnaud Contentin UMS 844, Maison René Ginouvès de l’Archéologie et Ethnologie - Documentation et Frantiq
Virginie Laniepce UMR ArScAn - Archéologie et systèmes d’information laniepce@mae.u-paris10.fr

Bas de l'écran : images , tableaux , éléments bibliographiques

Texte :
La mise en œuvre de ce portail concrétise une enquête menée par le département Sciences de l’Homme et de la Société (SHS) du CNRS de janvier à avril 2003. L’enquête devait confronter d’une part, l’offre en ressources numériques des éditeurs et des institutions académiques d’autre part, la demande des chercheurs. Un questionnaire d’identification des besoins a été adressé à l’ensemble des laboratoires SHS et a recueilli un taux de réponse d’environ 30 %. L’ensemble des unités de la Maison René Ginouvès (MAE) ont répondu.

Les résultats de l’enquête ont mis en évidence des besoins d’accès à des bases de données bibliographiques (205 bases recensées dans les réponses couvrant un très large spectre, de la base la plus générale à la plus spécialisée) et à des bouquets de revues traditionnelles disponibles en ligne. Le département a choisi de mutualiser les abonnements en retenant les ressources utiles au plus grand nombre, et partant de réaliser des économies d’échelle, tandis que les autres ressources sont à la charge des laboratoires.

Un portail vers des revues électroniques et des bases de données bibliographiques
Le site web BiblioSHS a été réalisé par l’Institut à l’information scientifique et technique (INIST) et ouvert au début de l’été 2004. Il apparaît comme un portail d’accès, un point d’entrée unique à l’ensemble de ressources électroniques, bases de données et revues, sélectionnées d’après l’enquête citée. Il n’est donc pas un moteur de recherche sur l’ensemble des sites web mais une sorte de passerelle, d’aiguillage vers des ressources bien déterminées. Un dispositif plus large est en préparation à travers les initiatives du département SHS (projet Adonis pour l’accès aux données en SHS) et du ministère de l’Education nationale et de la Recherche (projet Prescript piloté par l’université de Lyon II, la Maison de l’Orient méditerranéen, l’Université de Nice et l’ENS de Lyon). Ce dernier prévoit la numérisation rétrospective d’environ 250 revues éditées en France et il devrait s’ouvrir à la fin de l’année 2004 avec des revues pilotes (Les Annales, la bibliothèque de l’École des Chartes, L’Homme, Matériaux pour l’histoire de notre temps, La Revue de l’art, la Revue économique, la Revue française de science politique).

Au sein de la Maison René Ginouvès, ce service complète les ressources existantes, qu’il s’agisse des acquisitions faites par le SCD de l’université Paris X (L’Année philologique, le portail Swetswise) ou par la Maison elle-même (Base Dyabola, TLG).

Un accès réservé aux laboratoires
La liste des unités ayant-droits est dressée sur le site web, mais bien qu’ayant –droits, les comptes des unités ne sont activés que si elles en font la demande. Pour cela, les directeurs d’unités doivent enregistrer leur compte en ligne en désignant des correspondants documentaire et informatique qui servent d’intermédiaires avec l’INIST pour la diffusion des nouveaux contenus, le règlement des problèmes techniques, les remontées d’information. Après cette phase d’inscription, le directeur reçoit un nom d’utilisateur (login) et un mot de passe qui permet d’accéder à l’ensemble des services. Toutes les personnes rattachées au laboratoire ont le droit d’accès, qu’elles soient ou non au CNRS. Ainsi, les codes d’accès peuvent être diffusés auprès des enseignants-chercheurs, aux membres associés, aux doctorants et post-doctorants et aux étudiants en DEA (les étudiants en 1er et 2e cycle n’ont pas d’accès). La bibliothèque de la MAE ne peut donc donner un accès en salle de lecture. L’accès au service est possible bien évidemment dans les locaux du laboratoire mais également de tout poste équipé d’une connexion Internet où qu’il se trouve (à domicile ou en mission).

Des articles en ligne
La partie concernant les revues électroniques est la plus novatrice du portail car elle couvre un nombre important de périodiques entièrement consultables sur le réseau (R). En amont, elle recense les sites web de revues du même type en accès gratuit (L) ou payant mais exclus de l’abonnement SHS (P). L’état des collections est systématiquement indiqué. A notre connaissance, on ne trouve pas de repérage aussi complet, même si certains titres manquent comme le Bulletin de Correspondance Hellénique ( http://cefael.efa.gr), la Bibliographie de l’architecture du Monde grec (http://www.mae.u-paris10.fr/bullarchi). Par ailleurs, certains périodiques américains utiles aux chercheurs n’ont pas été pris dans l’abonnement du portail, c’est le cas par exemple du Journal of Human Evolution.

Parmi les domaines, l’archéologie compte 80 titres à ce jour provenant des trois agrégateurs de revues essentiellement américaines (voir les encadrés dans cet article ou le site de BiblioSHS, rubrique recherche avancée). À l’initiative de la fondation Mellon, JSTOR donne accès aux archives de plus de 600 revues en sciences humaines et sociales et pour les mathématiques et l’économie. La numérisation couvre toutes les années d’une revue depuis ses origines à l’exception des dernières parutions. Une barrière mobile (moving wall) indique l’intervalle d’années où la revue n’existe que sous sa forme traditionnelle, en attendant son intégration dans JSTOR. Un tel emploi permet de protéger les éditeurs des pertes d’abonnements. A l’opposé, Sciencedirect donne seulement accès à la partie récente des revues de l’éditeur d’Elsevier (les articles parus après 1995 pour environ 1700 titres). Il apparaît que ce produit est plus orienté vers la Préhistoire. Créée par les presses de l’université Johns Hopkins associées à des bibliothèques de recherche, Muse donne accès à 250 revues dans le domaine des SHS.

Mode d’emploi
Ce service propose une gamme complète de fonctionnalités :
– rechercher un article en cheminant (browse) parmi les années et les volumes de la revue,
– rechercher avec une référence incomplète (search) sur l’auteur ou des mots du titre,
– lancer des recherches bibliographiques sur le contenu des articles, en interrogeant par des questions traduites en anglais, les textes (fulltext), les titres, les résumés ou les légendes des illustrations, de toutes les revues du portail ou d’une sélection par domaines,
– imprimer l’article,
– archiver l’article sur sa machine en mode image (formats PDF ou TIF),
– extraire la référence de l’article ou sa bibliographie pour la reprendre (save citation, view citation, option printer friendly) dans un traitement de texte ou dans un logiciel de gestion de références du type Endnote (citation manager).

Les résultats obtenus par la recherche en texte intégral peuvent grandement varier : la question sur le titre « tomb » and « alexandria » pour tous les domaines pertinents (Archaeology , Architecture & Architectural History, Art & Art History, Classical Studies, History) indique une seule référence, alors que la même question sur les textes (fulltext) « tomb » near « alexandria », avec les mêmes domaines, adresse une cinquantaine d’articles.

Pour conclure, cette ressource remplit une fonction déjà connue de consultation à distance de revues entièrement transposées du support traditionnel. Ces documents sont disponibles en bibliothèque, mais ils sont plus faciles à récupérer sur le réseau, ou ils complètent des manques dans les collections. Toutefois, on ne trouve jamais l’ensemble mais le « rétrospectif » ou le « courant » des revues, ce qui impose de continuer à travailler avec les exemplaires imprimés. En imprimant les articles, les usagers conservent leur pratique de lecture habituelle, mais ils gagnent à la fois des possibilités de recherche sur les articles, comme la recherche en texte intégral utile pour retrouver des éléments précis sur de grandes quantités de textes, et de récupération de références bibliographiques.

Après notre présentation, nous avons testé ce service auprès de quelques personnes de la MAE. On a constaté qu’elles cherchent les périodiques utiles à une recherche en cours ou manquant en bibliothèque. Les antiquisants, par exemple, ont repéré une dizaine de périodiques pertinents.

Repérage des revues concernant l’archéologie

Dans JSTOR
American anthropologist, American antiquity, American ethnologist, American journal of archaeology, American Journal of Archaeology and of the History of the Fine Arts , Annual review of anthropology, Annual review of ecology, evolution and systematics, Archaeological reports, The Art bulletin, Biometrics, Biometrika, Britannia, Bulletin of the School of oriental and african studies, Classical philology, The classical quarterly, The classical review, Current anthropology, Ecology, Geografiska Annaler, Geographical journal, Greece & Rome, Harvard studies in classical philology, Hesperia, The journal of african history, Journal of animal ecology, Journal of ecology, Journal of field archaeology, Journal of hellenic studies, Journal of Near Eastern studies, Journal of Roman studies, Journal of the american oriental Society, Journal of the royal anthropological Institute of Great Britain and Ireland, Journal of the royal anthropological Institute/man, Past and present, Proceedings of the royal anthropological Institute of Great Britain and Ireland, World archaeology
Exemples d’états de collection :
Journal of Hellenic Studies (1880-1998), Hesperia (1932-2000)

Dans Science Direct
L’Anthropologie, The international journal of nautical archaeology, Journal of archaeological science, Journal of anthropological archaeology, Journal of cultural heritage, Journal of human evolution, Palaeogeography, palaeoclimatology, palaeoecology, Quaternary international, Quaternary research, Quaternary science reviews

Dans Muse
Anthropological quarterly, Ethnohistory, Human biology, Asian perspectives

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