Les réflexions qui suivent ne s'appuient pas sur une contribution ethnographique
nouvelle concernant le phénomène de la sorcellerie dans le Bocage. L'expérience accumulée
sur le terrain, pendant de nombreuses années, par J. Favret-Saada confère aux
données qu'elle a recueillies une autorité incontestable et constitue une source de références
incontournable. C'est à partir de ma propre expérience ethnologique de la logique
symbolique et sociale du système sorcellaire dans l'Afrique actuelle que je me propose
d'interroger le statut de réalité sociale de la sorcellerie dans le Bocage 1. Mais je dois reconnaître
que cette expérience exotique se croise, sur le terrain du Bocage, avec une réaction
cette fois "indigène", face aux discours sur l'Autre paysan enraciné dans la mentalité
sorcellaire, qui motive également mon propos.