Risques, crise et science politique : l'évitement de la question du pouvoir ? - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2006

Risques, crise et science politique : l'évitement de la question du pouvoir ?

Claude Gilbert
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 859011

Résumé

L'émergence de la question des risques et des crises, en lien avec des catastrophes industrielles, naturelles, sanitaires, alimentaires, etc., aurait pu susciter de nouveaux travaux sur le pouvoir, l'exercice du pouvoir, le politique - notamment dans le cadre de la science politique. L'obligation faite aux "pouvoirs publics" de prendre en compte des risques mettant ou semblant mettre en cause la sécurité collective, et faite à diverses catégories de "responsables" d'exercer le pouvoir dans des conditions urgentes, extrêmes, pouvait a priori susciter d'intéressantes interrogations. Notamment en France où les références récurrentes aux prérogatives régaliennes conduisent assez spontanément à réfléchir sur des fonctions, des attributions habituellement considérées comme le fondement même de la légitimité politique (Schmitt, 1988). Mais malgré la permanence d'un certain attrait pour des problèmes et situations susceptible de provoquer "l'éclipse de la démocratie" les recherches dans ce sens sont restées peu nombreuses. Et si un assez grand nombre de travaux ont été réalisés depuis une décennie, suite notamment à la mise en œuvre de différents programmes comme le Programme Risques Collectifs et Situations de Crise du CNRS, force est de constater un certain évitement de la question du pouvoir (de son exercice, de ses jeux) ou, quand ce n'est pas le cas, le développement d'approches plutôt formelles de cette question.
Deux hypothèses peuvent être faites. Une première conduit à imputer cette absence d'éclairage à l'insuffisante présence des spécialistes du pouvoir, du politique dans le champ des risques et des crises. Hypothèse qui laisse supposer que les politistes, s'ils avaient largement investi ce champ, n'auraient pas manqué de pointer cette lacune, cet évitement du pouvoir, de la dimension politique. Mais une toute autre hypothèse peut être faite : l'évitement de la question du pouvoir serait un fait assez généralisé dans les sciences humaines et sociales, notamment (mais pas uniquement) lorsqu'il est question de risques et de crises. C'est cette seconde hypothèse que nous tenterons de soutenir en examinant tour à tour comment, à travers l'analyse des risques (et des crises), sont abordées trois questions classiques : la décision, l'expertise et la concertation.
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Dates et versions

halshs-00370146, version 1 (23-03-2009)

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  • HAL Id : halshs-00370146 , version 1

Citer

Claude Gilbert. Risques, crise et science politique : l'évitement de la question du pouvoir ?. IHL Olivier. Les " sciences " de l'action publique. Genèses, pratiques, usages, Presses Universitaires de Grenoble, pp.263-278, 2006. ⟨halshs-00370146⟩
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Dernière date de mise à jour le 06/04/2024
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