L’évolution de la prosodie psalmodique en France au XVIIe siècle : une révision insaisissable
Résumé
Après le renouveau humaniste de l’exégèse biblique et de la théorie musicale à la Renaissance, les fondements de la psalmodie latine paraissent bénéficier d’une grande stabilité au XVIIe siècle : ni la version des psaumes de la Vulgate clémentine, ni le système modal ou la structure mélodique de la psalmodie ne sont radicalement remis en cause dans le monde ecclésiastique.
Néanmoins, cette composante fondamentale de l’office canonial n’est pas sans susciter des discussions portant sur sa réalisation effective, celle-ci étant abordée notamment dans les méthodes de plain-chant publiées en France à partir des années 1640. Marqués par le souci déjà ancien d’une énonciation probe et impliquée du latin liturgique, certains de ces ouvrages proposent des versets psalmiques entièrement notés. Or, ces exemples à suivre témoignent de conceptions particulières et, parfois, très sophistiquées du chant des psaumes. Ces méthodes de plain-chant dessinent finalement les contours d’une révision non coordonnée et pas forcément uniforme de l’aspect le plus volatile de la psalmodie, sa prosodie traditionnellement non consignée à l’écrit. En somme, une révision insaisissable dont cette communication interrogera les manifestations et les enjeux.