Le référendum écossais, clef de relecture du paradigme de l’autodétermination ?
Résumé
L’actuelle décennie est marquée par la multiplication des processus d’autodétermination – e.g. en Crimée, en Catalogne ou encore prochainement, en Nouvelle-Calédonie –, parmi lesquels le cas écossais tend à se démarquer. Sa singularité tient en effet non seulement à sa réussite du point de vue de la participation des électeurs, mais également à son exemplarité démocratique, tout au long du processus qui s’est conclu par le vote du 18 septembre 2014. L’étude du cas écossais met ainsi en lumière différents facteurs qui, en ce qu’ils ont fondamentalement contribué à son succès démocratique, appellent à s’interroger sur la nécessité d’une relecture du paradigme de l’autodétermination en tant que processus non pas unilatéral, ainsi que le préfixe « auto » le suggère, mais au contraire fondé sur la participation d’une multiplicité d’acteurs, et ayant évolué d’une appréhension nationaliste vers une approche plus strictement territorialiste tendant à influencer les critères de délimitation du corps électoral.