Sea, Surf & Sun : Une culture sportive à l'épreuve de la commercialisation d'une pratique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2017

Sea, Surf & Sun : Une culture sportive à l'épreuve de la commercialisation d'une pratique

Résumé

Au cœur de ces logiques d’institutionnalisation du surf, comment s’orchestre la commercialisation de cette activité ? Quels sont les principaux acteurs qui opèrent dans le champ des prestations de services marchands spécifiques au surf ? La concurrence s’exacerbe-t-elle ? Enfin, et dans le cadre de cette commercialisation d’une culture sportive de la glisse initialement située aux antipodes des logiques capitalistes, quelles sont tant les limites que les innovations technologiques, qui se font jour ? Fondé sur une analyse cognitive des documents institutionnels en lien avec le monde du surf, sur une approche ethnographique des surfeurs pensée dans le sillon des travaux réalisés par Loïc Wacquant (2000) sur l’univers pugilistique, et sur l’observation participante auprès de certains protagonistes inscrits dans le champ de la commercialisation de l’activité , ce chapitre entend apporter une contribution à la compréhension de la commercialisation d’une activité sportive disposant d’un fort potentiel touristique dont les incidences pourraient avoir une répercussion sur la culture sportive (Augustin, 2011 ; Pociello, 1995) des pratiquants. Ainsi, au regard de la marchandisation et de la massification de la pratique, il est question d’aborder, dans une première partie, l’étude de l’organisation du surf via la recomposition de son système de pratique inhérente au renforcement des relations qui se tissent entre la Fédération française de surf, les collectivités locales et les structures commerciales. Fort de cet éclairage, il s’agit, dans un deuxième temps, d’appréhender la façon dont la culture surf se recompose compte tenu des évolutions dans les modalités de pratique. Cette diversification des modes de pratique orchestrée à des fins de commercialisation de l’activité pose la question des incidences qu’elle introduit dans la logique interne initiale fondée un rapport avec l’espace maritime où se fabrique des relations sensibles. Autrement dit, les nouvelles formes que prennent la pratique du surf dans la sphère commerciale ne renvoient pas au même sens dans la façon de voir la relation avec les éléments composant le milieu de pratique. Par conséquent, ce chapitre souhaite mettre en exergue le fait que la culture surf éclate en différentes modalités. Pour autant, la commercialisation n’aurait-elle pour seul effet que de remettre en cause les principes culturels fondateurs du surf ou traduit-elle une transition récréative qui précipite un changement dans la manière de penser le rapport au monde ? Le cas échéant, l’artificialisation de la pratique n’est pas seulement antinomique avec l’écologie relationnelle induite dans le cadre du rapport du surfeur à la vague ? Les prestataires, les clubs ne doivent pas davantage être considérés comme des acteurs dont le souci d’une rentabilité économique prend le pas sur l’établissement de relations sociales, culturelles et surfiques avec leurs clients. Apparaît ainsi en filigrane la question de la dimension normative de la pratique et la volonté de dépasser une lecture manichéenne où d’une part, la Fédération imposerait une pratique normative et où, d’autre part, seuls les déviants seraient les ambassadeurs d’une pratique fondée sur la poursuite des profondeurs. Ce chapitre investit donc des questions d’ordre épistémologique en établissant l’hypothèse que l’analyse des incidences de la commercialisation d’une pratique sportive sur la culture des pratiquants appelle à un renouvellement des postures paradigmatiques et des approches méthodologiques pour en saisir les contours. Il souscrit ainsi à la nécessité d’établir une « ethnographie énactive » (Wacquant, 2015) qui accorde une place prépondérante à la part « d’intime » (Falaix, 2009, 2016) dans la compréhension de la poïésis des activités récréatives dont on formule l’hypothèse qu’elle ne peut se circonscrire autour de ses seuls aspects ludiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01678266 , version 1 (09-01-2018)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01678266 , version 1

Citer

Ludovic Falaix. Sea, Surf & Sun : Une culture sportive à l'épreuve de la commercialisation d'une pratique. Ludovic Falaix. Surf à contre-courant. Une odyssée scientifique, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, pp.141-167, 2017, 9782858924738. ⟨halshs-01678266⟩

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