Ce que la contamination du monde fait aux femmes - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2022

What the "contamination of the world" does to women

Ce que la contamination du monde fait aux femmes

Résumé

Recently, the place of women in ecology and their critics of resource exploitation has been rediscovered. Eco-feminism, a political and theoretical current that embraces the cause of the environment and that of women, offers a hardly visible point of view on the collapse. Like the 19th c. struggles against industrial pollution, women's mobilizations have long been forgotten. These movements and thoughts, which had been dormant for two decades, have regained visibility in the current context. On the margins of the women's advocacy field, women's groups propose an analysis of the ecological crisis from a women's point of view. According to the Antigones, an association born in 2014, "The ecological crisis is most of the time interpreted in ethical terms - respect for nature, responsibility, etc. - but it is also a question of the need to take into account the social, economic and environmental consequences of the crisis. Moreover, the reading grid is often simply utilitarian: if growth is to continue, we must take the means to make our development "sustainable". But the issue at stake is more than just "moralization": it is our way of perceiving and understanding reality". Alterfeminism, articulates the observation of a collapse to a militant praxis involving the female body. Among the groups that compose it, we can distinguish the Antigones founded in Paris in 2014, and the current of Integral Feminism resulting from the reflections led by former and former activists against same-sex marriage (2013). Their reflections invite us to reconsider the way in which the contemporary collapse is being grasped by women who are mobilising as women against this predicted disappearance of certain species and environmental and anthropological balances. These groups offer a situated perspective on the way in which bodies and their existence are affected by pollution and technological developments linked to neo-liberal capitalism. For example, exposure to endocrine disruptors and the specific effects on women's (and men's) physiology are conceived as a symptom of this crisis and call for making the female body the locus of resistance. Based on in-depth interviews, observations and texts produced by these two alterfeminist groups, we propose to reconstruct this collective mobilization articulated to the singular and intimate experiences that these women have of the collapse. The specific modalities of politicization based on the observation of a deeply gendered "contamination of the world" will thus be developed in this paper.
La place des femmes dans les mobilisations écologiques et dans la critique de l'exploitation des ressources fait l'objet de redécouvertes récentes. L'éco-féminisme, courant politique et théorique qui embrasse d'un même mouvement la cause de l'environnement et celle des femmes, offre un point de vue situé et aujourd'hui peu visible sur l'effondrement. A l'instar des luttes contre les pollutions industrielles, invisibilisées dans les mémoires collectives, les mobilisations de femmes ont longtemps été oubliées. Ces mouvements et pensées, mises en sommeil durant deux décennies, ont regagné en visibilité dans le contexte actuel. Aux marges de l'espace de la cause des femmes, des groupes féminins proposent une analyse de la crise écologique selon un point de vue de femmes. Ainsi, selon les Antigones, association née en 2014, « La crise écologique est la plupart du temps interprétée en termes éthiques – respect de la nature, responsabilité, etc. Plus encore, la grille de lecture est souvent simplement utilitaire : si la croissance doit continuer, il faut prendre les moyens pour rendre notre développement « durable ». Or l’enjeu dépasse une simple « moralisation » : il s’agit de notre façon de percevoir et de comprendre la réalité ». L'alterféminisme, ainsi qu'il se définit, articule le constat d'un effondrement à une praxis militante qui engage le corps féminin. Parmi les groupes qui le composent, on distingue les Antigones fondées à Paris en 2014, et le courant du Féminisme intégral issu des réflexions menées par d'anciens et anciennes Veilleurs (2013). Leurs réflexions invitent à interroger a manière dont l'effondrement contemporain est saisi par des femmes qui se mobilisent en tant que femmes contre cette disparition annoncée de certaines espèces et équilibres environnementaux et anthropologiques. D'autre part, ces groupes qui partent de leur expérience de l'effondrement offrent un point de vue situé sur la manière dont les corps et leur existence sont affectés par les pollutions et les évolutions technologiques liées au capitalisme néo-libéral. A titre d'exemple, l'exposition aux perturbateurs endocriniens et les effets spécifiques sur la physiologie des femmes (et des hommes) sont conçus comme un symptôme de cette crise et invitent à faire du corps féminin le locus de la résistance. A partir d'entretiens approfondis, d'observations et de textes produits par ces deux groupes alterféministes, nous proposons de restituer cette mobilisation collective articulées aux expériences singulières et intimes que ces femmes font de l'effondrement. Les modalités spécifiques de politisation fondée sur le constat d'une « contamination du monde » profondément genrée seront ainsi développée dans cette communication.
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halshs-02432147 , version 1 (14-01-2020)
halshs-02432147 , version 2 (14-01-2022)

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Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

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  • HAL Id : halshs-02432147 , version 1

Citer

Magali Della Sudda. Ce que la contamination du monde fait aux femmes : Perspectives Alter-féministes sur l’Effondrement. Paul Cary; Nadia Garnoussi; Yann Le Lann (dir.). Questionner l'effondrement : Reconfigurations théoriques et nouvelles pratiques, Presses universitaires du Septentrion, 2022, Le regard sociologique, 2757436457. ⟨halshs-02432147v1⟩
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