L’expérimentation présentée dans cet article a été mise en place en 1998 au département informatique de l’IUT d’Orléans, dans le cadre de l’enseignement d’expression-communication (EC). Articulée autour d’un atelier d’écriture créative, elle a impliqué une quinzaine d’intervenants et concerné plus de 2000 étudiants depuis ses débuts. L’objectif était de développer, chez les étudiants, des compétences scripturales transférables dans les écrits de spécialité et (pré)professionnels. Pour ce faire, le choix a été fait d’expérimenter un atelier d’écriture créative inspiré du modèle de l’atelier de loisir et favorisant la réécriture, dont le potentiel didactique était mis en évidence dans un travail de recherche mené en parallèle (Lafont, 1999). Ce dispositif apparaissait comme suffisamment différent des situations scolaires pour permettre aux étudiants de dépasser la mauvaise image qu’ils avaient de l’enseignement du français et suffisamment efficient pour favoriser une évolution de leurs conceptions de l’écriture dans un sens plus professionnel. L’article présente les fondements théoriques de la démarche, le dispositif expérimenté et les données exploitées. L’analyse qualitative de données récentes permet de mettre en exergue des effets de l’expérimentation, particulièrement intéressants sur le plan didactique : investissement de l’écriture créative et réflexive, évolution du rapport à l’écriture, verbalisation des procédures et du processus d’écriture.