Ma contribution interroge le vaste corpus de la littérature juridique qui nous est parvenu sous forme de milliers de textes datables entre les 8e et 19e siècles. Cet héritage littéraire énorme – manuscrit d’abord, édité depuis peu - est très peu étudié au-delà de quelques ouvrages phares. La question est donc : quel sens à donner au processus d’écrire, de conserver, d’annoter et de transmettre ces textes juridiques ? Dans l’étude du droit musulman issu de la pensée juridique (fiqh), la définition d'un système juridique sémiotique offre de nombreux avantages analytiques et conceptuels par rapport à des modèles fonctionnels plus statiques, à la seule condition que le modèle sémiotique soit adapté à l'objet d'étude ici présenté, lequel a perduré dans le temps (plus de mille ans) et n'offre pas toutes les sources d'investigation disponibles pour l’étude d’un système juridique contemporain.