Gérer l’eau dans le delta du Rhône : questions d’incertitude - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Vidéo Année : 2014

Gérer l’eau dans le delta du Rhône : questions d’incertitude

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Résumé

L’incertitude joue un rôle important dans la gestion de l’environnement. Elle est particulièrement sensible lorsqu’on observe la gestion sur une période relativement longue. Elle apparaît dans l’écart entre les intentions de départ et la réalité observée dans les effets finaux. Dans le cas de la Camargue la gestion de la digue à la mer en est un exemple sur une période longue. La digue à la mer prévue pour couper le delta des apports d’eau de mer devait appauvrir les ressources piscicoles des étangs intérieurs. Cependant la gestion du pertuis de la Fourcade qui permet les échanges entre les étangs et la mer s’est faite au fil du temps en respectant les périodes d’entrée des poissons de mer dans les étangs intérieurs, ce qui a eu pour effet de contrecarrer les effets prévus de l’endiguement sur les ressources piscicoles. En 2014, il existe toujours des pêcheurs professionnels en Camargue. En 1996, à la suite des inondations de l’île de Camargue en 1993 et 1994, les pouvoirs publics, constatant l’inadaptation des systèmes de protection, créent le SYDHEMER par décret préfectoral. Cet organisme est devenu le SYMADREM (Syndicat Mixte d’Aménagement des Digues du Rhône et de la Mer) en 1999. Le but était de réparer et de rénover le réseau de digues en améliorant la protection contre l’aléa. Depuis cette date plusieurs facteurs sont venus modifier les projets assignés au départ : - L’urgence des travaux s’est heurtée à l’application de la loi sur l’eau de 1992 avec la nécessité de réaliser d’importantes études d’impact avant tous travaux. - L’inondation de 2003 a mis en évidence les incertitudes des expertises scientifiques. Elle a eu pour conséquence la redéfinition du périmètre d’action du SYMADREM qui a été élargi en 2005 à la rive gardoise du petit Rhône et à la commune de Tarascon. - A partir de 2007, le Plan Rhône a introduit de nouvelles conceptions de protection en réhabilitant le principe des zones d’expansion des crues. - Le constat de l’impossibilité d’une protection absolue contre le fleuve a entraîné la mise en avant de la maîtrise de la vulnérabilité par les riverains. - D’une manière plus générale on peut considérer que le paradigme de gestion de la prévention a évolué entre 1996 et 2014 : on est passé de projets assurant une protection quasi certaine grâce à la connaissance de l’aléa, à des projets qui incluent l’incertitude sur l’évolution de l’aléa et donc l’impossibilité de le maîtriser. - A cela il faut rajouter que le SYMADREM reste, dans sa maîtrise d’ouvrage, largement tributaire de l’Etat, par les arrêtés préfectoraux, les enquêtes préalables, mais également des enveloppes financières qui lui sont attribuées, dans le cadre des contrats de plan, des votes de la Région, du Département et des communes représentées. La gestion de l’endiguement, par rapport aux projets initiaux, a donc dû être modifiée en raison des multiples formes d’incertitudes apparues depuis la création du SYMADREM, et les gestionnaires reconnaissent qu’il faut désormais gérer en tenant compte des incertitudes scientifiques, paradigmatiques, économiques et politiques.

Dates et versions

medihal-01182172 , version 1 (30-07-2015)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : medihal-01182172 , version 1

Citer

Paul Allard. Gérer l’eau dans le delta du Rhône : questions d’incertitude. 2014. ⟨medihal-01182172⟩
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