L'analyse pollinique du plateau de Millevaches (Massif central, France) et de sites périphériques limousins et auvergnats : approche des paléoenvironnements, des systèmes agropastoraux et évolution des territoires ruraux. - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2004

Pollen analyses of the Plateau de Millevaches (Massif Central, France) and of surrounding sites in Limousin and Auvergne

L'analyse pollinique du plateau de Millevaches (Massif central, France) et de sites périphériques limousins et auvergnats : approche des paléoenvironnements, des systèmes agropastoraux et évolution des territoires ruraux.

Résumé

The dynamic of the vegetation on the plateau de Millevaches presents many particularities which distinguishe it quite clearly from the rest of the french Massif central. The emergent evolutions of the hazelnut (Corylus) and oak (Quercus) are simultaneous and date from 9 120 ± 90 BP (ca [8551-8204] cal. BP). In the early Atlantic, the hazelnut still constitutes the essential of the vegetal environment, as well as oak which implantation's progresses astonishingly little, and elm (Ulmus). A reorganisation of the forestry formations takes place around 7 040 ± 110 BP (ca [8108-7665] cal. BP) with an important infiltration of lime (Tilia) and the first regression of the hazelnut tree's populations. It is at the ancient Neolithic – middle Neolithic transition (around 5 500 BP) that a human presence is revealed constituting the very first trace of human impact in the whole of the Limousin. A late and progressive establishment of beech (Fagus) constitues the key point of the Sub-boreal dynamic of the vegetation on the plateau de Millevaches without any penetration of fir (Abies). The arrival of beech takes place in 4 800 BP (ca [5660-5317] cal. BP) which is late of nearly 700 years (calibrated years BP) in comparison with the Haute-Auvergne. The first established oak-beech forests are posterior to 4 000 BP ([4826-4418] cal. BP) and it is not until after 3 450 ± 70 BP (ca [1930-1532] cal. BP) that beech constitues the dominant taxa. A climatic determinism, notably for its differed installation, has in the past always been forwarded in the way that the Sub-boreal climatic pejoration had not been quite sufficient to involve a net regression of the oak woodlands to the profit of beech forests. A possible anthropical contribution to this very uneven installation of beech can now be evoked since the final Neolithic – ancient Bronze age transition. The La Tène and especially the 4th-2nd centuries BC constitue the second key period of the expansion of human impact. A few pollinical indices suggest buckwheat (Fagopyrum) and rye (Secale) culture around the 2nd –3rd centuries AD. Finally, a period which is centered in the 10th-11th centuries AD starts a phase of strong agro-pastoral pressure: total opening of the environment, intensive pasture causing the development of the heather lands (Calluna vulgaris), cereal polyculture and arboriculture (mainly chestnut/ Castanea and more rarely walnut/ Juglans). Two major inflections are notable : the end of the 3rd century AD corresponds to a quite punctual agricultural regression and the modern agricultural regression definitively constitues, on the plateau de Millevaches, the mutation point which is the most important since the Middle Age at least. Moreover, modern pollen assemblages researches have been realised with a search for new geochemical markers of the anthropisation
La dynamique de la végétation du plateau de Millevaches présente de nombreuses particularités l'individualisant assez nettement du reste du Massif central. Les démarrages du noisetier (Corylus) et du chêne (Quercus) sont simultanés et datés de 9 120 ± 90 BP (soit [8551-8204] cal. BP). A l'Atlantique ancien, le noisetier constitue toujours l'essentiel de l'environnement végétal, accompagné du chêne, dont l'implantation ne progresse qu'étonnamment peu, et l'orme (Ulmus). Une réorganisation des formations forestières a lieu autour de 7 040 ± 110 BP (soit [8108-7665] cal. BP) avec une infiltration conséquente du tilleul (Tilia) et une première véritable régression des populations de noisetiers. C'est à la transition Néolithique ancien-Néolithique final (autour de 5 500 BP) qu'une présence humaine est révélée constituant la toute première trace d'anthropisation de tout le Limousin. Une installation retardée et progressive du hêtre (Fagus) constitue le point clé de la dynamique subboréale de la végétation du plateau de Millevaches, avec la non pénétration du sapin (Abies). L'arrivée du hêtre se fait à 4 800 BP (soit [5660-5317] cal. BP) ce qui constitue un retard de près de 700 ans (années calibrées BP) par rapport à la Haute-Auvergne. Les premières constitutions des chênaies-hêtraies sont postérieures 4 000 BP (soit [4826-4418] cal. BP) et ce n'est que postérieurement à 3 450  70 BP (soit [1930-1532] cal. BP) que le hêtre constitue l'essence dominante. Un déterminisme climatique, notamment pour son installation différée, a toujours été avancé par le passé dans le sens où la péjoration climatique subboréale n'avait peut-être pas été suffisante pour entraîner un net recul des chênaies au profit du hêtre. Il est permis d'évoquer maintenant une possible contribution anthropique à cette installation très accidentée du hêtre dès la transition Néolithique final-Bronze ancien. La Tène et plus particulièrement les IVe-IIe siècles avant notre ère constituent la deuxième période clé d'expansion de l'anthropisation. Cette vaste politique d'ouverture du milieu à vocation, semble-t-il d'abord pastorale, se poursuit à la période gallo-romaine. Certains indices polliniques laissent envisager l'hypothèse d'une culture du sarrasin (Fagopyrum) et du seigle (Secale) autour des IIe-IIIe siècles de notre ère. Enfin, une période centrée sur les Xe-XIIe siècles amorce une phase de forte pression agro-pastorale : ouverture totale du milieu, pâturage intensif causant le développement des landes sèches à callune (Calluna vulgaris), polyculture céréalière et, de façon plus marginale, arboriculture (Châtaigner/Castanea principalement, et Noyer/Juglans plus rarement). Deux inflexions sont notables : la fin du IIIe siècle de notre ère correspond à un repli agricole assez ponctuel et la déprise agricole moderne qui en définitive constitue, sur le plateau de Millevaches, le point de rupture et de mutation agraire le plus important au moins depuis le Moyen Age. De façon à caractériser précisément les modalités de l'anthropisation, une étude spécialisée de la pluie pollinique actuelle et une recherche de nouveaux marqueurs anthropiques (géochimiques surtout) ont été menées.
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Citer

Yannick Miras. L'analyse pollinique du plateau de Millevaches (Massif central, France) et de sites périphériques limousins et auvergnats : approche des paléoenvironnements, des systèmes agropastoraux et évolution des territoires ruraux.. Sciences de l'Homme et Société. Université de Franche-Comté, 2004. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00474720⟩
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