Impact psychologique des interventions en chirurgie orthognathique : Insatisfaction postopératoire et personnalité dimensionnelle - HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2013

Psychological effects of orthognathic surgery: Postoperative dissatisfaction and personality traits

Impact psychologique des interventions en chirurgie orthognathique : Insatisfaction postopératoire et personnalité dimensionnelle

Résumé

Objectives : Orthognathic surgery, by restoring bad adjustment of the jaws, induces a change in the morphology of the face. If the functional and aesthetic effects of these interventions are well known, the psychological effects are more difficult to explore. This research proposes to investigate 1) the impact of orthognathic surgery on several psychological and social variables (mental health, self-esteem, body image, quality of life and personality) and 2) the personality of dissatisfied patients as an anticipation factor of postoperative dissatisfaction. Method : In this longitudinal research, 288 patients undergoing orthognathic surgery were included. Five French services of maxillofacial surgery participated in the research and distributed to each patient a self-administered questionnaire one month before orthognathic surgery (T1), three to six months after (T2) and one year after (T3). Five studies were conducted. Results : Study 1. There is an improvement of severe depression in the short-term (T2) after orthognathic surgery, but in the long term (T3), there is no improvement of mental health and self-esteem. Body image is improved with an increase in appearance orientation and body areas satisfaction, but appearance orientation does not change and overweight preoccupations significantly increase. Study 2. Quality of life is partially improved by orthognathic surgery. There are more social relationships and physical health tends to improve one year after surgery (T3). There is no significant effect on psychological health and environment. Despite a partial improvement, the quality of life of patients is lower than the general population’s. Study 3. Three of the five personality dimensions (extraversion, agreeableness and neuroticism) have variations mainly at T2 and are close to their original state at T3. Openness is improved by surgery at T2 and T3, while no effect was observed on conscience. Study 4. Several scales have been validated to explore postoperative satisfaction: 1) the scale of postoperative satisfaction composed of three factors (satisfaction with surgery, satisfaction with the medical team and conditions of hospitalization and confidence in the surgeon); the scales of 2) familial and social support, 3) improvements seen in my life, 4) satisfaction with the information and 5) quality of the relationship with the surgeon which are composed of a single factor. Study 5. There are less than 5% dissatisfied patients. These patients have poorer mental health than others (somatic symptoms, anxiety-insomnia and severe depression) and their body image is lower. The 5 % most dissatisfied have higher scores in neuroticism and the 10 % most dissatisfied are more introverted. Psychological and social variables at T1 do not explain postoperative dissatisfaction. Some variables at T2 are related to dissatisfaction (anxiety-insomnia, agreeableness and overweight preoccupations). Structural equations provide additional tracks. Discussion : Orthognathic surgery, restoring facial appearance and reducing functional discomfort, allows the subject to take a more positive regard on himself (improved body image) and to invest more relationships (social relationships and openness). Mental health and self-esteem are not modified; a change in the personality occurs at short term, but it doesn't seem to last at long term. The impact of surgery on the psyche seems moderate, but the satisfaction rate close to 95% underlines the importance of functional, aesthetic and psycho-social benefits. Dissatisfied patients have a higher psychological morbidity and require specific support. The anticipation of dissatisfaction is difficult to detect before the surgery, but there are tracks after surgery, including the identification of anxiety-insomnia, agreeableness and overweight preoccupations scores.
Objectifs : La chirurgie orthognathique, en rétablissant le mauvais alignement des mâchoires, induit un changement de la morphologie du visage. Si les effets fonctionnels et esthétiques de ce type d’interventions sont bien connus, les répercussions psychologiques sont plus difficiles à explorer. Ce travail de recherche propose d’étudier 1) l’impact de la chirurgie orthognathique sur plusieurs variables psychologiques et sociales (santé mentale, estime de soi, image du corps, qualité de vie et personnalité) et 2) la personnalité des patients insatisfaits comme facteur d’anticipation de l’insatisfaction postopératoire. Méthode : Pour ce travail longitudinal, 288 patients devant subir une chirurgie orthognathique ont été inclus. Cinq services de chirurgie maxillo-faciale français ont participé à la recherche et ont été distribué à chaque patient un auto-questionnaire un mois avant la chirurgie orthognathique (T1), trois à six mois après (T2) et un an après (T3). Cinq études ont été menées. Résultats : Etude 1. Il existe une amélioration de la dépression sévère à court terme (T2) après la chirurgie orthognathique, mais à long terme (T3),il n’y a pas d’amélioration de la santé mentale, ni de l’estime de soi. L’image du corps est améliorée, avec une augmentation de la satisfaction liée à l’apparence et de la satisfaction envers différentes parties du corps, mais l’investissement de l’apparence n’évolue pas et les préoccupations liées au poids augmentent significativement. Etude 2. La qualité de vie est partiellement améliorée par la chirurgie orthognathique. Il y a davantage de relations sociales et la santé physique tend à s’améliorer un an après l’intervention. Il n’y a pas d’effet significatif sur la santé psychologique et l’environnement. En dépit d’une amélioration partielle, la qualité de vie des patients reste inférieure à celle de la population générale. Etude 3. Trois des cinq dimensions de personnalité (extraversion, agréabilité et névrosisme) connaissent des variations essentiellement à court terme (T2) et se rapprochent de leur état initial à long terme (T3). L’ouverture est améliorée par la chirurgie à T2 et T3, tandis qu’aucun effet n’est observé sur la conscience. Etude 4. Plusieurs échelles ont été validées afin d’appréhender la satisfaction postopératoire : 1) l’échelle de satisfaction postopératoire composée de trois facteurs (satisfaction vis-à-vis de la chirurgie, satisfaction vis-à-vis de l’équipe médicale et des conditions d’hospitalisation et confiance à l’égard du chirurgien) ; les échelles de 2) soutien familial et social, 3) améliorations constatées de ma vie, 4) satisfaction liée à l’information et 5) qualité de la relation avec le chirurgien qui ne sont composées que d’un seul facteur. Etude 5. Le taux d’insatisfaction postopératoire est inférieur à 5%. Les patients insatisfaits ont une moins bonne santé mentale que les autres (symptômes somatiques, anxiété-insomnie et dépression sévère) et leur image du corps est inférieure. Les 5% les plus insatisfaits ont des scores supérieurs en névrosisme et les 10% les plus insatisfaits sont plus introvertis. Les variables psychologiques et sociales à T1 ne permettent pas d’expliquer l’insatisfaction postopératoire. Certaines variables à T2 sont par contre liées à l’insatisfaction (anxiété-insomnie, agréabilité et préoccupations liées au poids). Des équations structurales apportent des pistes complémentaires. Discussion : La chirurgie orthognathique, en restaurant l’apparence faciale et en diminuant les gênes fonctionnelles, permet au sujet de porter un regard plus positif sur lui-même (amélioration de l’image du corps) et d’investir davantage la sphère relationnelle (relations sociales et ouverture). La santé mentale et l’estime de soi ne sont pas modifiées ; la personnalité, bien que modifiée à court terme, tend à recouvrer son état initial à plus long terme. L’impact de la chirurgie sur le psychisme semble modéré, mais le taux de satisfaction de l’ordre de 95% souligne l’importance des bénéficies fonctionnels, esthétiques et psycho-sociaux. Les patients insatisfaits ont une plus forte morbidité psychique et nécessitent un accompagnement spécifique. L’anticipation de l’insatisfaction est difficilement repérable en amont de la chirurgie, mais il y a des pistes à l’issue de la chirurgie, notamment par le repérage des scores en anxiété-insomnie, agréabilité et préoccupations liées au poids.
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Dates et versions

tel-03271601, version 1 (26-06-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03271601 , version 1

Citer

Julie Battini. Impact psychologique des interventions en chirurgie orthognathique : Insatisfaction postopératoire et personnalité dimensionnelle. Psychologie. Université de Tours, 2013. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03271601⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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