Les représentations du franquisme dans la filmographie et les écrits de Fernando Fernán-Gómez (1921-2007) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2017

The Representations of Francoism in the filmography and the writings of Fernando Fernán Gómez (1921-2007)

Les représentations du franquisme dans la filmographie et les écrits de Fernando Fernán-Gómez (1921-2007)

Résumé

Quite unknown from the young generation in Spain, the diverse work of Fernando Fernan G6mez is far less famous in France, except for the academics specialised in Spanish culture. Thus, when FFG is referred to, he is mostly remembered as the legendary figure of Spanish Cinema that set his mark by starring in almost 200 films. FFG was a very popular actor during Franco's regime, (in the 1940's and 1950's), he played typical roles, such as a monk, a priest, a missionary and a military man, he was sometimes categorised as a francoist actor by certain critics. However, at the beginning of the 1950's, he managed to reach a turning point in his career by proving another side of his talent, when he became a dissident film director. He would tackle embarrassing and dangerously contentious topics such as : madness, prostitution, family breakdown, the satire of the Opus Dei, political dissidence, labour insecurity, social hypocrisy confronted to its contradictions that were usually censored. His cinematographic works were not all praised for their quality, should it be his commissioned films or his own projects. Amidst his works, two films are considered as masterpieces of Spanish Seventh Art: El Munda sigue and El extrano viaje, but he then underwent a harsh censorship and was finally outcast. His reputation as a damned artist actually dates back to that time, when he took part in a petition to support miners from the Asturias versus the Franco regime; this political stance seriously harmed his career. At this turning point, he obviously changed the establishment and put an end to his exclusion from the media sphere. He was desperate after having undergone the fate of an outcast in dire financial straits, but he succeeded in finding out a new career path. Writing turned out to be a true relief for him, thanks to several books that he had put on the back burner, for a long time, and into which he breathed new life. A poetry collection, essays, theatre plays, FFG had just found out a new trick to get round censorship and critics that had hindered his career. In 1977, he was awarded the Lope de Vega Prize for his memoirs told in a theatre play Las bicicletas son para el verano , for which he received a wide acclaim. FFG had, indeed, dreamt of becoming a story-teller since his childhood, he also went to university and was stopped on his tracks by the Spanish Civil War. His tragic memoirs relate the daily life of several neighbours in a building of Madrid. Each of them cornes from a different social background, they have various ideological stances; in the wake of the Spanish Civil War, they suffer under the bombardment, almost starving, they fear death as well as their uncertain fate. We will refer to his novels tackling similar topics, which were originally issued from radio shows such as El mar y el tiempo, El viaje a ninguna parte that were later published and adapted as films by FFG. These works and his film Mambru are actually part of a trilogy devoted to memory. In the light of these opening remarks, this thesis obviously intends to analyse the representations of Francoism and its corollaries in FFG's filmography and literary work, thus exploring, amongst other things, the links that exist between Art and Power, creation and censorship, that is to say the Franco regime against the Freedom of speech. We will putto the fore : the politicisation of Arts, modernisation and changes, the major part played by rememberance and marginality, in short, an artist acting as a pathfinder. Besicles, we will study the different means of communication under an authoritative regime, analysing : codes, deviations, hints, coded messages, and the resort to play on words, as being so many nods in order to outwit censorship and exist in an hostile world. That is the premise of this thesis, which was particularly relevant in the 1970's...
Très peu connue de la jeune génération en Espagne, l'œuvre plurielle de Fernando Fernan-Gómez l'est encore moins en France, hormis des hispanistes et spécialistes. De fait, lorsque l'on évoque FFG, c'est toujours l'acteur devenu monstre sacré du cinéma espagnol qui s'impose, avec ses quelque 200 films. Acteur très populaire pendant le franquisme (années 1940-50) dans des rôles type (moine, prêtre, missionnaire, militaire) et parfois estampillé acteur du régime par certains commentateurs, il sut donner à sa carrière un tournant décisif au début des années 50 en déployant une autre facette de son talent comme cinéaste «dissident». Il abordera des thématiques embarrassantes et dangereuses pour le régime et la censure (la folie, la prostitution, la dislocation de la famille, la satire de l'Opus Dei, la critique de la politique, la précarité du travail, l'hypocrisie d'une société en proie à ses contradictions). Son œuvre cinématographique, de qualité inégale selon ses films de commande ou ses projets personnels, offrira deux chefs d'œuvre au 7ème art espagnol El mundo sigue et El extrano viaje mais lui coûtera des ennuis avec la censure et sera marginalisée. C'est d'ailleurs de cette époque que date sa réputation de « cinéaste maudit » conséquence d'une pétition de soutien en faveur des mineurs des Asturies contre l'État franquiste qui aura de graves répercussions sur la suite de sa carrière. C'est justement à ce moment charnière qu'il modifia l'ordre établi et sa mise à l'écart du monde médiatique. Désesp_éré par cette situation, mis au ban, financièrement aux abois, il va prendre une nouvelle voie. L'écriture sera sa délivrance à travers différents projets restés depuis longtemps dans les tiroirs auxquels il donnera une deuxième vie. Un recueil de poèmes, des romans, des essais, des pièces de théâtre ... FFG venait de trouver une nouvelle ruse face aux censeurs et autres détracteurs qui avaient entravé sa progression. En 1977, il remporte le Prix Lope de Vega pour sa pièce de théâtre « mémorielle » Las bicicletas son para el verano : consécration pour celui qui, depuis l'enfance se rêvait conteur et avait étudié les Humanités à la faculté, stoppé dans son élan par la guerre civile. Ce drame autobiographique retrace la vie madrilène de plusieurs voisins d'un même immeuble, de condition et d'idéologies différentes en pleine guerre civile écrasés sous les bombes, tenaillés par la faim, la peur de la mort et l'incertitude des lendemains. Signalons dans cette veine ses romans ultérieurs, au départ radiophoniques comme El mar y el tiempo, El viaje a ninguna parte qui seront ensuite publiés et adaptés par lui au cinéma et forment avec son film Mambru se fue a la guerra une trilogie de la mémoire. À la lueur de ces propos liminaires il va s'en dire que cette thèse a pour objectif d'analyser Les représentations du franquisme et ses corollaires dans son œuvre cinématographique et littéraire en explorant entre autres choses les rapports entre Art et Pouvoir, création et censure, État franquiste vs liberté d'expression. Il s'agit de mettre en exergue la politisation des Arts, la modernisation et les mutations, le rôle de la mémoire et des marges, brefle rôle de l'artiste comme éclaireur. Et plus encore car il est question d'étudier les différentes modalités d'expression dans ce contexte autoritaire : codes, déviations, sous­entendus, messages brouillés ou à mots déguisés, clins d'œil pour tromper la censure et pour tenter d'exister dans un monde hostile. Tel est le postulat de ce doctorat qui prend tout son sens quand dans les années les années 70, jugé alors démodé, FFG acteur réussira à nouveau à crever l'écran grâce à des cinéastes comme Carlos Saura, Victor Erice, Jaime de Arminan qui lui confieront des rôles à contre-emploi dans une partition plus intimiste et intellectuelle, avant-garde, relançant ainsi sa carrière jusqu'à sa mort...
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Citer

Stéphane Dormoy. Les représentations du franquisme dans la filmographie et les écrits de Fernando Fernán-Gómez (1921-2007). Littératures. Université de Poitiers, 2017. Français. ⟨NNT : 2017POIT5013⟩. ⟨tel-03820391⟩
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