Dans le cadre d’un collectif de travail (Clot, 2008) qui s’est constitué en 2018 à l’occasion d’une recherche/formation à propos de l’enseignement - apprentissage de la résolution de problèmes au tout début du cycle 2, deux chercheures et deux professeurs des écoles (PE) ont désiré travailler ensemble afin de mieux comprendre le processus de résolution de problèmes (Verschaffel et al., 2000) d’élèves de 5-6 ans. Pour ce faire, le collectif mixte [Chercheures-PE] a décidé au regard de ses problématiques professionnelles respectives de questionner les conditions qui favoriseraient l’interaction avec de jeunes élèves, dont le langage oral et l’activité réflexive sont eux-mêmes en cours d’apprentissage dans le cadre scolaire nouveau de la « grande école ». En nous appuyant sur Delalande (2022) nous avons retenu deux hypothèses : nouer une relation de confiance et inscrire la relation dans la durée. Nous avons alors dégagé deux échelles complémentaires d’étude : la première autour des conditions de première rencontre entre l’enseignant-le chercheur-les élèves ; la seconde autour de principes se situant au coeur des interactions avec les élèves en termes de gestes évaluatifs (Blanchouin & al., 2022) afin de réguler soit l’action d’enseignement (PE) soit celle de documentation de l’activité de l’élève (Chercheur).La méthodologie de l’auto-confrontation (Clot & Faita, 2000) a été retenue pour développer une analyse réflexive collective tout d’abord de l’activité interactive d’une des enseignantes reconnues au sein du groupe comme experte dans les gestes de recueil d’informations et de rétroactions envers ses élèves, puis d’une des deux chercheures en classe.Les résultats portent d’une part sur la façon de faire de la recherche avec les enseignants en enquêtant plus précisément sur l’activité de certains de leurs élèves (contenu et modalités deprésentation du chercheur aux élèves en aval par l’enseignant auprès des élèves et des parents puis par-lui-même en classe ; degré d’explicitation de la visée poursuivie par le chercheur…) et d’autre part, sur des règles d’interactions individuelles (communes aux PE et aux chercheurs) avec les jeunes élèves lorsqu’ils résolvent des problèmes arithmétiques afin d’accéder à leur activité.