Anthropologie philosophique et vulnérabilité
Résumé
On se rappelle qu’étymologiquement, vulnérabilité nous vient de « vulnus-vulneris » en latin – la blessure. Mais parlons-nous d’un corps susceptible d’être blessé et qui ne l’est pas encore ou d’un corps déjà blessé par la vie ? L’homme est ontologiquement un être vulnérable, c’est-à-dire un être qui – quelle que soit sa situation – aura à assumer le difficile poids d’avoir à être – chose dont les animaux sont exempts. Il reste que nous limiterons l’usage de l’expression « corps vulnérable » à ceux qui sont dans une situation où ils sont davantage que les autres susceptibles d’être « blessés ». Le corps vulnérable peut alors bien l’être par un fait de nature : une déficience du corps, des intermittences de la raison plus ou moins structurelles. Mais avec cette créature particulière qu’est l’homme, rien ne se passe tout à fait avec cette objectivité physiologique que l’on pourrait croire centrale. L’homme est un être d’esprit. Tout ce qu’il vit se colore d’esprit, y compris son corps. Le corps vulnérable est donc lui aussi pris dans des effets de culture, de discours et de représentations. Il s’agira de ne pas les oublier.
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