Pendant la période coloniale, on reconnaît aux Antilles françaises 3 principaux types d'espaces sépulcraux, les cimetières privés, les ensembles paroissiaux et ceux réservés aux esclaves. Ces derniers étaient christianisés au départ des comptoirs africains ou à leur arrivée dans les colonies, mais ils n'avaient pas accès à l'espace consacré. De quelle manière la population servile gérait-elle ses défunts ? Etait-ce sous la dépendance de la commune, de la plantation ou du propriétaire ? Les écrits sont considérables sur la traite moderne, mais en dehors des crises de mortalité exceptionnelles, ils sont relativement discrets sur la vie et la mort des esclaves, une fois qu'ils étaient sortis des circuits commerciaux. Toutes ces interrogations relatives aux conditions de vie et de mort de la population servile ont conduit à l'ouverture d'une fouille archéologique axée sur ces problématiques. Elle porte sur un site funéraire regroupant plusieurs centaines de tombes, où les secteurs dégagés ont livré environ 200 sépultures qui s'inscrivent dans le rituel chrétien, avec cependant quelques particularités. D'un point de vue biologique, les conditions de vie particulièrement défavorables ont laissé de nombreuses séquelles osseuses.