On étudiera plus particulièrement ici les facteurs contribuant au développement des logiques de proximité dans la conduite de l'action publique : influence du mouvement de développement local, développement de la logique de subsidiarité portée par la Commission européenne et l'OCDE, passage d'une prééminence de l'offre à une influence croissante de la demande qui pousse à individualiser les échanges économiques et politiques, extension du modèle de l'insertion aux politiques d'emploi.Proximité et gouvernance multiniveaux des politiques d'emploi. L'affirmation d'une stratégie européenne en matière d'emploi adossée à une responsabilisation croissante des autorités locales invite à penser l'action publique en matière d'emploi dans une perspective de proximité multiniveaux. On se propose de voir en quoi l'articulation des approches politologiques de la gouvernance multiniveaux et économiques de la proximité permet de dégager une approche féconde de la régulation des politiques de lutte contre le chômage.La proximité, de l'exigence pratique à l'usage analytique. L'injonction à une action publique de proximité connaît des succès relatifs selon les sites. On analysera ici pourquoi ce registre d'action publique fonctionne bien dans certains sites et pas d'autres. La proximité efficiente se limite-t-elle à la simple qualité des relations interpersonnelles des acteurs ou peut-on dégager des dimensions plus systémiques de réussite ? Pour poursuivre cette discussion au plan théorique on s'interrogera sur le point de savoir si l'usage analytique du concept de proximité dans ses différentes dimensions (géographique, organisationnelle, relationnelle) permet de dépasser l'impasse théorique du « petit monde » (ça marche parce que les acteurs se connaissent...les génies invisibles du local). Risques et enjeux de la proximité. Dans un monde globalisé où la stratification et la promotion sociale sont conditionnées par les capacités de mobilité des individus, la proximité comme paradigme des politiques sociales et singulièrement ici des politiques d'emploi pose la question du risque de l'enferment des plus éloignés de l'emploi dans des systèmes localisés d'assistance. L'enferment localiste des bénéficiaires des politiques d'emploi est-il un frein à leur mobilité sociale ? On peut isoler un autre risque de la généralisation de la proximité comme paradigme de l'action publique : l'individualisation du risque social. Le développement de logiques de subsidiarité poussé à son extrême aboutit à transférer aux individus la responsabilité de leur position au regard du marché du travail.