L'objet de notre communication, « la négociation des 35 heures », nous conduit dans l'univers de la production aéronautique. En interrogeant les salariés de deux entreprises sur ce thème, nous avons tenté de retracer l'espace de leurs représentations temporelles, c'est-à-dire nous avons voulu savoir ce qui révèle leur choix et leur positionnement individuel sur le temps de travail. Pour ce faire, nous avons traité, par logiciel, plusieurs centaines de pages d'entretien. Nous avons réalisé une analyse du discours (logiciel Tropes) et une analyse factorielle des correspondances (logiciel Spad).
Le résultat de ce traitement montre que l'espace des représentations temporelles comporte trois dimensions : la première concerne la tension qui existe entre la négociation collective et le bien-être personnel, la seconde nous renvoie aux représentations des cultures temporelles locales fournies par les deux entreprises, et la troisième dimension nous renvoie à l'opposition entre temps dans l'entreprise et classification des individus.

Globalement et du point de vue des représentations, nous constatons que les 35 heures n'ont pas permis de réduire l'opposition entre la vie professionnelle et la vie privée. De l'analyse, il ressort plutôt la recherche d'une individualisation, synonyme d'une recherche d'autonomie temporelle en dehors de la négociation collective.