Synthèse Le risque naturel est une réalité pour de nombreuses collectivités et leurs services techniques ne l'ignorent pas. Toutefois les acteurs susceptibles d'y être confrontés, et d'en améliorer la prévention, tels que les entreprises, les populations ou les gouvernants ne l'ont pas toujours intégré. En effet, les problèmes sociaux, économiques ou politiques sont parfois plus préoccupants pour les responsables d'une collectivité qui laissent la prise en compte du risque naturel à la charge des responsables de la sécurité. Pourtant, un évènement sismique faible peut avoir des conséquences sociales ou économiques : des populations à faibles revenus peuvent être déplacées à la suite de rénovations entraînant une hausse de l'immobilier, de même que des entreprises peuvent être pénalisées par la perturbation de réseaux de télécommunication ou l'affectation de leurs salariés. Pour que le risque soit pris en compte par tous les acteurs d'une collectivité, il doit donc leur être présenté selon leur culture et doit être intégré dans le cadre de leurs préoccupations. Faut-il pour parler du risque, développer autant de discours qu'il y a d'acteurs ? Probablement non, car si les acteurs sont multiples ils appartiennent néanmoins tous à la collectivité et celle-ci n'a qu'une échelle de valeurs. C'est selon ce principe que la recherche a été menée. Réalisée dans le cadre du programme de recherche " Génie urbain et environnement ", financé par le contrat de plan Etat-Région Rhône Alpes 1994-1999, elle a pour objectif de définir une méthode permettant l'appropriation de la problématique du risque par les acteurs d'une collectivité territoriale. L'application pratique de cette recherche a été effectuée avec l'appui du district annécien. Cette recherche a nécessité l'association de compétences dans le domaine des risques, des aléas et des enjeux ainsi que dans celui de l'identification des Cohérences culturelles d'une collectivité. Elle est le résultat des travaux menés conjointement par le BRGM, l'Institut Cohérences, Nicaya et l'Université de Savoie. La recherche a porté sur l'appréhension de la problématique du risque par les différents acteurs, les conditions culturelles de l'appropriation active et sur les conditions du partage de la connaissance et de la compréhension. La mise en oeuvre des connaissances, à travers des décisions communes et la recherche collective de solutions n'a pas été abordée dans ce travail.