Dans cette contribution, nous décrivons les efforts des linguistes pour remonter le temps et nous nous demandons s'il est possible de dépasser les limites de la linguistique historique pour affirmer, comme le fait Merrit Ruhlen, que l'on peut retrouver des racines de la "langue mère" dont toutes les langues actuelles dériveraient. Puis, en nous appuyant sur l'histoire des dernières étapes de l'hominisation, nous montrons que la langue mère a sans doute belle et bien existé, même si, n'en déplaise à Ruhlen, sa reconstitution est aujourd'hui impossible. Nous nous interrogeons alors sur les conditions dans lesquelles un système aussi complexe que le langage humain a pu émerger, en présentant différentes hypothèses sur l'utilité fonctionnelle de ses spécificités syntaxiques et sémantiques.