La légitimité médiatique est à considérer de deux point de vue. D'une part, elle peut constituer une ressource pour faire exister et décliner les facettes d'une personnalité publique dans le cas des entrants dépourvus des capitaux légitimes. Elle rencontre aussi des « attentes » que le champ politique cherche symboliquement à satisfaire : renouvellement du personnel, affranchissement du formatage des profils des représentants notamment. D'autre part, elle constitue une ressource dans le champ politique pour les acteurs les plus légitimes : la « virtuosité » médiatique sert alors d'appui aux nouvelles formes de charisme construites et valorisées par l'espace médiatique. Le jeu politique laisse ainsi aujourd'hui une place non négligeable aux lectures « médiatiques » de l'activité politique à travers des instances ayant un rapport strict ou au contraire plus relâché à l'orthodoxie du champ. Dans l'optique dynamique d'une carrière, comme celle de la députée puis ministre RPR Roselyne Bachelot-Narquin, la période de construction médiatique d'un agent politique et les logiques de positionnement médiatique sont à examiner au regard de la possession d'autres types de capitaux qui joueront un rôle dès lors que la prise de responsabilité et le retour de la suprématie politique sur l'espace médiatique sonnera comme un retour de la « raison » politique.