A partir d'une comparaison entre la 1ère communion contemporaine et la « communion solennelle » (forme plus ancienne de la cérémonie), l'article propose d'interroger la qualification de ces cérémonies comme rites de passage. Il tente de montrer que cet usage amène à penser l'évolution de la célébration en terme de rupture : la communion solennelle apparaissant comme un « véritable rite de passage » et la communion contemporaine comme une forme très dégradée de celui-ci. Cependant si l'on veut bien analyser autrement la cérémonie, on s'aperçoit que cette vision de l'évolution du cérémonial tient peut-être plus à la perspective analytique qu'à la métamorphose de la cérémonie. Dans les deux cas, en effet, la célébration se donne comme un temps d'expression d'une double inscription chrétienne et familiale : l'enfant se construit d'une part comme fidèle en expérimentant une autre modalité de relation à Dieu et en soumettant sa compétence rituelle au regard public et d'autre part, comme membre fondateur d'un groupe familial toujours à définir.