Si les multiples enjeux que recouvre le terme de « commerce extérieur » commencent à engendrer des recherches en science politique, force est de reconnaître que l'on sait peu de choses sur les acteurs publics qui participent à leur définition et à leur régulation. Or, loin d'être un champ investi principalement par des diplomates, la régulation du commerce international est désormais un objet de négociation transgouvernementale à laquelle participe beaucoup d'acteurs politiques et de hauts fonctionnaires nationaux et supranationaux. En résumé, autant sur un plan théorique qu'empirique, il importe de réactualiser la définition des « relations transgouvernementales » de Joseph Nye et Robert Keohane anciennes de trente ans (1971) : « les interactions qui traversent les frontières des États en impliquant des unités étatiques (governmental subunits) ». Ce faisant, la recherche se mettrait mieux en position pour générer des connaissances sur deux « angles morts » de la science politique contemporaine : la dimension extranationale des nouveaux espaces du politique en général et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en particulier...