A l'heure où les politiques éducatives promeuvent des dispositifs valorisant travail collégial et interdisciplinarité, on ne peut que s'étonner de la confidentialité avec laquelle sont pratiquées, et bien plus encore étudiées, les initiatives réunissant deux enseignants au sein d'une même classe ou co-enseignement. Si l'argument financier surgit naturellement, il peine à expliquer l'écart entre les pratiques françaises et anglo-saxonnes. Notre travail, qui attribue la marginalisation du co-enseignement au bouleversement profond de l'unité du travail enseignant qu'il implique, présente l'étude du nécessaire partage du domaine « classe ». Ce partage est envisagé selon trois dimensions : la dimension temporelle, la dimension interactionnelle et la dimension disciplinaire. Chacune de ces dimensions occasionne la mise en place de techniques enseignantes que la présente étude entreprend de mettre à jour.