Cette recherche vise à comparer les postures des enseignants lors de séances de résolution de problèmes d'arithmétique au cycle 3 de l'école primaire. L'analyse vidéographique de séances dans une classe de CM2 a porté sur les relations d'une part entre l'usage de différents « vecteurs d'apprentissage » (logiciel, manuel scolaire, fiche substitut, rallye mathématique) et les modes d'intervention oraux de l'enseignant, d'autre part entre ses intentions affichées et ses pratiques observables. Quels que soient les vecteurs utilisés, l'enseignant déclare vouloir privilégier l'activité des apprenants. Cependant, cette convergence d'intentions s'oppose à une divergence de pratiques. Dans le cadre d'un rallye mathématique, nous observons que l'enseignant se tait, respectant ainsi le règlement inhérent à la situation pour laisser les élèves mener leurs activités de résolution. Concernant l'utilisation de logiciels, alors que l'enseignant revendique la nécessité de l'activité de l'élève et du tutorat entre pairs dans l'usage des TICE, nous observons paradoxalement un mode d'intervention oral de l'enseignant nettement plus prégnant en salle de TICE qu'en salle de classe, en situation de résolution avec papier et crayon. En nous basant sur les styles pédagogiques décrits par Drevillon (1980), la séance en salle de classe serait plutôt à dominante active-flexible, car l'enseignant accepte le dialogue, écoute ses élèves, les sollicite pour passer au tableau pour présenter leur solution à leurs pairs, tandis que la séance conduite en utilisant les TICE, marquée par un pilotage affirmé de l'enseignant, apparaît plutôt à dominante impositive-flexible.
Des entretiens d'autoconfrontation (Clot, 2000) avec l'enseignant ont permis de mettre en évidence l'influence des vecteurs d'apprentissage sur les pratiques d'enseignement.