De la saillance visuelle à la saillance linguistique
Résumé
Face aux problèmes posés par la définition et la caractérisation du concept de saillance en linguistique, on peut tirer parti des travaux portant sur la saillance dans la perception visuelle et dans l'analyse d'image. Avec l'hypothèse que l'émergence d'une figure sur un fond est un mécanisme cognitif dépassant le langage oral, écrit ou visuel, il y a fort à parier que rapprocher et comparer les critères de saillance identifiés dans ces différents domaines permettra de mieux appréhender ce concept. De plus, considérer la saillance comme un mécanisme cognitif général – à l'instar de l'optimisation, la réification ou l'invariance qui sont mis en avant, entre autres, par la Théorie de la Gestalt – permet de mieux délimiter la portée de la notion, et par conséquent la nature des critères de saillance linguistique. Par ailleurs, toute modélisation de la saillance visuelle a un intérêt en linguistique, ne serait-ce que pour expliquer les cas de référence tels que « le N » lorsque plusieurs N sont accessibles dans le contexte (un seul étant visuellement saillant), ou encore « il joue bien » où le pronom n'a pas d'antécédent mais où la situation visuelle met en saillance un acteur particulier. Nous proposons ici une analogie entre saillance visuelle et saillance linguistique, analogie qui part d'une classification de critères de saillance et qui aboutit à une classification des types de hiérarchisation des entités visuelles ou linguistiques dans les processus de production.
Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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