Les risques et le changement climatique s'imposent aujourd'hui sur nombre d'agendas de travail, de recherche ou d'action publique avec une grande légitimité. Cette légitimité les rend parfois difficilement contestable. Or, la manière dont sont collectées les informations, décidées les mesures, choisies les actions et les lieux d'interventions prioritaires sont autant d'éléments qui agissent à la fois sur les conditions objectives de risques (combinaison d'aléa et d'éléments de vulnérabilité) et sur les représentations sociales que l'on s'en fait. Ces représentations sont territorialisées et se révèlent performatives. « Politiser » les risques c'est les réinscrire dans leur contexte de construction, plus large qu'une combinaison « objective » d'aléa et de vulnérabilité. L'argument s'appuiera sur des exemples à l'échelle globale, liés au fonctionnement d'institutions internationales (WMO, ISDR) et à l'échelle locale, liés à la construction et à la gestion de risques urbains à Caracas. Les contours d'une approche constructiviste de la territorialisation des risques permettant d'intégrer ces dimensions seront ébauchés.