Le mouvement de protestation, de grève et d'occupation des travailleurs illégalisés de la restauration notamment entamées depuis fin 2007 est significatif non pas tant par son importance quantitative, quelques milliers de grévistes tout au plus, que par la simultanéité des actions et par le fait qu'elle opère un lien entre droit du travail et droit de séjour. Quatre aspects sont successivement traités. En premier lieu je reviens sur le déclenchement des mouvements de grève et d'occupation déclenchés par des travailleurs sans-papiers de la restauration et du nettoyage soutenus par la CGT. Je présente ensuite le caractère singulier de l'activité professionnelle de ces travailleurs très présents mais invisibles. J'évalue dans un troisième temps les effets de ces mobilisations qui restent suspendus au bon vouloir des préfectures et des employeurs de cette main d'œuvre surexposée pour des régularisations limitées en nombre et dans le temps. Je tente enfin de tirer des enseignements de cette configuration du point de vue des modalités d'intervention de l'Etat en matière de migration mais aussi concernant la structuration du groupe social des sans-papiers et des divisions des mouvements de soutien à ces derniers.