Les expérimentations des premières formes d'édition scientifique numérique sont à présent analysées (eu égard aux économies politiques éditoriales en cours d'expérimentation et leurs aspects juridiques, ou aux évolutions touchant aux conditions de production, de validation ou de légitimation des documents scientifiques). Il nous semble maintenant nécessaire d'appréhender la question de l'Écriture dans son expression éditoriale. Il s'agit de s'intéresser, non plus aux formes uniques et exclusives d'objets éditoriaux finis, mais à des objets éditoriaux numériques davantage processuels, dotés de technologies intellectuelles et cognitives, en prise sur la communauté des œuvres et des savoirs scientifiques en cours de production. Nous proposons de prendre en compte trois processus de différenciation. Le premier est celui des modes de production des savoirs scientifiques. Ils se caractérisent, entre autres, par des dimensions collectives d'une complexité croissante. Le second est celui des modes de réplication, de circulation et de dissémination de ces savoirs. Le troisième est celui des modes d'écritures. Ces trois processus sont en situation de co-détermination. Ils s'expriment ou s'incarnent de manières diverses, selon les disciplines de la recherche ; ces différenciations se sont accentuées dans le contexte du développement des technologies numériques et des mémoires hypertextuelles en réseaux.