Retour sur les portraits de Mozart au clavier : un état de la question
Résumé
Edward Speyer may be considered as the first musicologist to have methodically studied the Mozartian iconography in the Musical Quarterly in 1919. Otto Erich Deutsch, the eminent biographer of the new monumental edition (Mozart, Die Dokumente seines Lebens, 1961) published the same year a fundamental work on the images of the composer and his social circle (Mozart und seine Welt in zeitgenössischen Bildern, 1961). Subsequently, in 1965 and 1972, Deutsch devoted two essential studies to the family portrait painted by Della Croce in 1780. But it is without doubt the memorable Salzburg exhibition of 1991 that allowed us to discover an unprecedented collection of portraits of the musician painted when he was still alive. A critical study of these appeared in the compendious exhibition catalogue. The starting-point of this article is this body of work, singling out those that show Mozart at the keyboard (of the clavichord, harpsichord and fortepiano). It should be noted that, with few exceptions, the instruments shown in these images have failed to arouse the interest of musicologist and organologists. The author attemps some hypotheses as to their identification notably for one of the Parisian portraits of the child prodigy.
Edward Speyer peut être considéré comme le premier musicologue à s'être penché méthodiquement sur l'iconographie mozartienne dans le Musical Quarterly en 1919. Otto Erich Deutsch, éminent biographe de la nouvelle édition monumentale (Mozart, Die Dokumente seines Lebens, 1961) a édité la même année un ouvrage fondamental sur les images du compositeur et des milieux qu'il fréquenta (Mozart und seine Welt in zeitgenössischen Bildern, 1961). Deutsch a ensuite consacré en 1965 et 1972 deux études essentielles au portrait familial peint par Della Croce en 1780. La mémorable exposition organisée à Salzbourg en 1991 permit de découvrir un ensemble sans précédent de portraits du musicien exécutés de son vivant. Ils firent l'objet d'un travail critique rigoureux dans le volumineux catalogue. Nous partirons de ce corpus, sélectionnant ceux qui montrent Mozart au clavier (clavicorde, clavecin, pianoforte). On remarquera qu'à quelques exceptions près, les instruments représentés n'ont pas souvent intéressé les musicologues et les organologues. Nous tenterons quelques hypothèses d'identification, notamment pour l'un des portraits parisiens de l'enfant prodige.