Dans le contexte incertain de la réforme des collectivités territoriales lancée fin 2009, le renforcement de l'intercommunalité est un des rares éléments qui bénéficie d'un large consensus. Ce texte propose donc de faire le point sur le paysage intercommunal (tel qu'il a été redessinée depuis une quinzaine d'années), ainsi que sur l'état des connaissances concernant l'exercice de responsabilités culturelles par les structures de coopération intercommunales. Tirées d'une certain nombre d'études réalisées sous l'égide de l'Observatoire des Politiques Culturelles de Grenoble, ces observations témoignent de transferts nombreux de compétences culturelles, mais aussi de la situation très contrastée qui en résulte (selon les contextes urbains ou ruraux et les champs d'intervention concernés). Pour l'instant, la gestion intercommunale d'affaires culturelles est peu innovante au regard de ce qui se pratique dans les collectivités territoriales. La coopération en ce domaine vient souvent mettre aux « normes » des territoires relativement à l'écart ou en retard par rapport aux évolutions des politiques culturelles. Toutefois, l'intercommunalité a pour effet de repolitiser des questions habituellement confiées aux professionnels du secteur. Les acteurs politiques se saisissent de sujets concernant les champs d'intervention, les équipements, l'espace de la coopération et l'aménagement (culturel ) du territoire. Surtout, dans certaines intercommunalités, les questions culturelles tendent à être conçues comme des composantes des projets de territoire plus que comme un secteur particulier et relativement autonome d'intervention. La réforme en cours avec l'élection directe des organes dirigeants des EPCI, la création des métropoles, l'achèvement de la carte de la coopération, va sans doute conforter ces orientations. L'un des défis d'avenir concernera la gestion des relations inter territoriales, entre intercommunalités ou entre ces dernières et les collectivités partenaires. Il s'agit en particulier, des départements et des régions qui, par delà les éventuelles limites données à leurs compétences, auront à faire face à des situations budgétaires de plus en plus contraignantes.