Entre le VIe et le Xe siècle, les espaces d'inhumation ont subi une réorganisation complète, due en grande partie à la christianisation de la société et à l'implantation progressive d'un réseau paroissial strict. Dès le VIe siècle, la tradition antique de stricte séparation entre monde des morts et monde des vivants se perd, ce qui favorise une évolution liée au développement du dogme de la communication des saints. Celui-ci justifie le regroupement des corps défunts autour de l'église, lieu de célébration de la liturgie commémorative alors en pleine expansion. Au VIe siècle, les chrétiens étaient enterrés, s'ils le souhaitaient, ad sanctos, auprès des reliques des saints ; à partir de l'époque carolingienne, ils sont contraints - du moins théoriquement - à reposer dans le cimetière consacré de l'église paroissiale, située au coeur de l'habitat des vivants.