Travailler dans la recherche privée au sortir d'une école d'ingénieur
Résumé
In this paper, we analyse the incentives for graduates from engineering schools to work in R&D activities. First, we focus on the remuneration of R&D activities in private companies. The results suggest clearly a lower remuneration of R&D in comparison to other activities, all things being equal. Then, we test the hypothesis of a "taste of research". According this hypothesis, engineers working in R&D activities are willing to accept lower earnings due to intrinsic benefits they get from their work. The results do not fully validate this hypothesis. Indeed, engineers involved in R&D activities have a greater dissatisfaction about the remuneration they receive, but also concerning many aspects of their work. These results lead to question about the place of R&D within companies, in a knowledge society.
Dans cet article, nous analysons les incitations pour les diplômés d'écoles d'ingénieurs à travailler dans le secteur de Recherche et Développement. Dans un premier temps, nous nous intéressons à la rémunération des activités de Recherche et Développement au sein des entreprises privées. Les résultats suggèrent une rémunération plus faible des activités de Recherche et Développement, par rapport aux autres activités, toutes choses égales par ailleurs. Dans un second temps, nous testons l'hypothèse d'un "goût pour la recherche" de la part des ingénieurs travaillant dans les activités de Recherche et Développement. Selon cette hypothèse, ces ingénieurs sont prêts à accepter des rémunérations plus faibles de par le plaisir intrinsèque qu'ils retirent de leur activité. Les résultats ne semblent pas valider complètement cette hypothèse. En effet, les ingénieurs impliqués dans les activités de Recherche et Développement présentent un taux d'insatisfaction plus important concernant leur revenu, mais également pour d'autres aspects de leur travail. Ces résultats conduisent à s'interroger sur la place de la Recherche et Développement au sein des entreprises, au vu de la politique actuelle d'expansion de l'innovation.