Les coûts de construction des écoles à Lyon (1870-1914)
Résumé
Les constructions d'édifices publics s'inscrivent dans un segment particulier du marché du bâtiment. Lorsque l'on dresse une carte des implantations des bâtiments publiques et leur emprise foncière, si l'on prend le cas de la ville de Lyon, en 1914 par exemple, il apparait que leur part loin d'être négligeable, représente un pourcentage important dans ce périmètre urbain. Dans ce vaste ensemble que sont les édifices publics qui regroupent autant ceux de l'État que de la commune, les constructions scolaires, parsemées dans l'espace et construites sur une longue temporalité, constituent un bon observateur du point économique de l'intervention du public dans le secteur de la construction. Plusieurs questions se posaient alors sur les modalités d'intervention (appel d'offres), leurs coûts (foncier et construction) et leur poids dans les dépenses publiques. Les historiques de constructions de quelques groupes scolaires sélectionnés en fonction de leur implantation urbaine, de la période de construction et du mandat politique, montrent que l'encadrement réglementaire des marchés publics permet de contenir les dépenses en l'absence de règles de calcul spécifiques. La création d'un indice de prix commun, prix au m2 plancher, bien qu'imparfait, donne des éléments de comparaison pertinents. Ainsi, le choix de l'architecte, par exemple, n'interfère pas de manière significative dans les coûts globaux de construction. De même, les écarts avec les constructions privées de bonnes factures (immeubles de rapport de type haussmannien) se situent dans une fourchette identique de prix. Les dépenses de la municipalité en matière d'éducation s'inscriraient donc dans un processus global d'urbanisation et n'engendraient pas de bénéfices supplémentaires liés à ce type de construction.