Cette communication s'inscrit dans l'axe " violence et travail " du RT24. Elle s'appuie sur un travail de thèse portant sur les femmes chirurgiens. Le matériau mobilisé est de type qualitatif et comprend une soixantaine d'entretiens (une quarantaine avec des femmes chirurgiens, une quinzaine avec des hommes chirurgiens) ainsi qu'un abondant matériau ethnographique. Il s'agira d'étudier en premier lieu la violence symbolique exercée par les hommes en chirurgie à l'égard du public féminin (Bourdieu, 1998), violence symbolique qui passe notamment par la mobilisation de l'humour sexuel à l'encontre des subalternes et collègues de travail. Il semblerait en effet que les hommes tiennent ainsi à distance les éléments féminins de la profession en même temps qu'ils assoient leur domination auprès des infirmières (et anesthésistes). Dans un second temps, nous étudierons les modalités de réponse de ce public féminin (réprobation, complaisance, surenchère) selon le statut dans la hiérarchie hospitalière (infirmières, chirurgiennes) et selon la socialisation primaire des intéressées (habitude ou non dans l'enfance d'un type d'humour sexiste). Quelles postures féminines sont les plus rentables et les plus efficaces pour résister à l'imposition de la domination masculine ? Quelles sont les conditions de possibilité de ces postures ? Telles seront les principales questions abordées par cette communication.