Les risques psychosociaux. Quels enjeux de démocratie et de justice au travail ?
Résumé
The rise of the theme of the " psychosocial risks " ("SPR") offers potentially a new space in which can be transposed on the questions of contents and the sense of work of the objectives of democracy and justice. These demands were widely reduced, historically, in search of counterparties, as time and silver, of the alienation of the work. This "fordist compromise ", which led to a depoliticization of the stakes in the very work, is broken today. But we tend to see only the aspects of decomposition and crisis, which obviously dominate strongly the situation, and not the reorganizations which are also present there. The presence on the public scene of the themes connected to the ill-being in the work expresses a return of the work, beside the employment, in the social concerns . But the way of shaping it under the notion of "RPS" is debatable and discussed. It tends to cancel their critical impact by imposing it the limits and the impasses of the traditional approach of the health on the work in terms of "Occupational hazards ". If , on the contrary, we identify the source of the faintness at work in disjunction between the ways of control and evaluation of the performances, and the reality of the work, then it is a question of opening new spaces of dialogue and democracy allowing that expresses himself the controversy on the quality, the contents, and the organization of the work . If many obstacles are staying on this road, there are also some interesting resources - legal, or wider social resources - to take up this challenge .
La montée de la thématique des " risques psychosociaux " (" RPS ") offre potentiellement un nouvel espace dans lequel les objectifs de démocratie et de justice peuvent être transposés sur les questions de contenu et de sens du travail. Ces revendications se sont, historiquement, largement réduites, dans le cadre du " compromis fordiste ", à la recherche de contreparties, en temps et en argent, de l'aliénation du travail. Ce compromis salarial ; qui a conduit à une dépolitisation des enjeux du travail lui-même, est aujourd'hui rompu. Mais on a tendance à n'en voir que les aspects de décomposition et de crise, qui évidemment dominent fortement la situation, et non les recompositions qui y sont aussi à l'œuvre. La présence sur la scène publique des thèmes liés au mal-être au travail exprime un retour du travail, aux côtés de l'emploi, dans les préoccupations sociales . Mais la manière de le mettre en forme sous la notion de " RPS " est discutable et discutée. Elle tend à annuler leur portée critique en lui imposant les limites et les impasses de l'approche traditionnelle de la santé au travail en termes de " Risques professionnels ". Si à l'inverse on identifie la source des malaises au travail dans la disjonction entre les modes de contrôle et d'évaluation des performances, et la réalité du travail, alors il s'agit d'ouvrir de nouveaux espaces de dialogue et de démocratie permettant que s'exprime la controverse sur la qualité, le contenu, et l'organisation du travail. Si les obstacles sur ce chemin sont fort nombreux, il peut aussi s'appuyer sur des ressources, qu'elles soient juridiques, ou sociales plus larges.
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