En se saisissant des deux catégories d’espaces et de sociétés que sont la ville et la campagne, cet ouvrage cherche à révéler les évolutions que l’Europe a connues dans les divers champs qui régissent les processus d’évolution sociale et spatiale : dans la manière de vivre un lieu (c’est-à-dire dans les modes d’habiter), dans les évolutions des divers systèmes de production économique, dans les formes d’expression politique et dans le champ de l’environnement. L’urbanité et la ruralité, ces deux modes d’appréhension de l’espace et de la société, apportent un éclairage nouveau sur les processus du changement spatial et social en Europe : à rebours d’un discours qui clame la victoire définitive de la ville sur la campagne, les deux étant alors soumises aux mêmes lois dynamiques en raison d’une homogénéisation supposée des modes de vie, les différentes études qui composent cet ouvrage convergent pour montrer avec force que villes et campagnes ont réagi tout à fait différemment aux effets des bouleversements mondiaux. Les acteurs sociaux ne suivent en effet pas tous, et pas toujours, les modèles de vie proposés par certaines grandes orientations de l’économie mondiale ; comme le révèlent ici, chacun à leur manière, les chercheurs rassemblés dans cette étude, ils les contournent et inventent une infinie variété de relations à l’espace, à l’économie et à la nature.