Cette communication présentera les apports de la sociologie pragmatique pour l'étude des relations humains/animaux. Prenant appui sur ses cadres théoriques généraux, et sur quelques travaux portant sur les non-humains s'en réclamant (dont les nôtres), il s'agira de montrer la fécondité de ce courant. Parce qu'elle intègre une certaine indétermination quant au statut ontologique des êtres, la sociologie pragmatique semble pertinente pour comprendre comment se reconfigurent nos rapports aux animaux. La question des dynamiques de qualification des êtres et des situations, centrale dans cette approche, fait totalement écho aux évolutions récentes des frontières entre humanité et animalité. Et ce, en les pensant relativement indépendamment des catégorisations en termes d'espèces biologiques, et sans pour autant se limiter à une analyse en termes d'évolution des représentations sociales vis-à-vis des animaux. Nous ferons également état de certaines critiques adressées aux théories pragmatistes appliquées aux questions animales : celle d'une vision du social focalisée sur les moments critiques - les épreuves - (Vicart, 2005, 2008), et celle prenant pour cibles la " commune humanité ", vue comme une boîte noire à déconstruire plutôt que comme un principe théorique non négociable (Rémy & Winance, 2010). Enfin, nous présenterons une modélisation permettant selon nous d'amender les cadres pragmatistes, les rendant compatibles avec l'étude des relations humains/animaux (Micoud, 2010).